A la veille de chaque Conférence des parties (COP), le groupe des Pays les moins avancés (PMA) se réunissent pour essayer d’harmoniser leur position qui sera défendue à la COP. Et cette année 2023 n’a pas dérogé à la règle avec l’organisation de la réunion ministérielle du Groupe de négociation des Pays les moins avancés sur les changements climatiques ce 28 septembre 2023 à Dakar, la capitale sénégalaise. Cette réunion est toujours précédée par la réunion des experts des PMA sur les différentes thématiques qui seront débattues au cours de ces rassemblements mondiaux sur le climats.
La rencontre qui s’est ouverte ce jeudi 28 septembre 2023 à Dakar est organisée en perspective de la COP 28 prévue du 30 novembre au 12 décembre 2023 » à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis a enregistré la présence du Programme des nations unies pour le développement (PNUD), l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), de l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et du du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Les PMA sont plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. Conscients de cette urgence, le groupe des Pays les moins avancés a pris part aux différentes rencontres internationales sur le climat qui se sont succédées ces dernières semaines et sont des moments forts pour mettre en exergue l’urgence climatique. Les PMA ont profité de ces assises pour appeler à une action renforcée visant à apporter des réponses concrètes et efficaces aux impacts du changement climatique dans ces pays qui sont les plus vulnérables.
« Cette conférence ministérielle de Dakar doit s’inscrire dans cette dynamique et catalyser les énergies positives pour pousser le processus de négociations dans la bonne direction », a affirmé le ministre Sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.
Alioune Ndoye qui présidé la cérémonie d’ouverture de cette réunion ministérielle a alerté sur les risques par les habitants des PMA en cas de l’inaction. « Nous sommes aujourd’hui à 1,1°C d’augmentation de température. Si cette trajectoire mondiale n’est pas inversée, nous serons sous peu entre 2,4 et 2,6°C avant la fin de ce siècle et certainement dans l’impossibilité de soutenir les coûts des évènements extrêmes et préserver nos communautés fortement vulnérables.
« La cible des 1,5°C, objectif vital des PMA, devient de plus en plus irréaliste, au regard du rythme actuel d’augmentation des émissions. Nous avons l’obligation morale d’inverser cette tendance haussière des émission », a invité le responsable Sénégalais qui assure la présidence de la réunion ministérielle des Pays les moins avancés.
Rappelons que, depuis plusieurs années déjà, la crise climatique a entraîné d’énormes pertes dans les PMA, freinant malheureusement tous les efforts de développement. Le contexte international peu favorable n’aide pas aussi avec les crises répétitives qui mettent à nue la vulnérabilité des systèmes économiques et financiers des PMA. Le fardeau de la dette s’est alourdi en raison du ralentissement économique mondial résultant de la guerre en Ukraine, de la COVID-19 et de la hausse mondiale des prix.
« Cette situation a placé de nombreux PMA dans une situation critique ; ce qui a amené nos chefs d’Etat à le dénoncer à chaque fois que l’occasion leur est donnée », regretté M. Ndoye qui en veut pour preuve le discours du chef de l’Etat Sénégalais au Sommet africain sur le climat de Nairobis.
« Nos pays financent par eux-mêmes leurs projets verts en recourant à la dette, alors que le financement de l’adaptation devrait être soutenu par des dons conformément aux engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat », a rappelé Alioune Ndoye.
Qui a révélé que, dans la perspective de la COP 28 de Dubaï qui se profile à l’horizon, « il nous faut poursuivre le plaidoyer et la réflexion pour la mobilisation effective de ressources durables pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, à travers notamment l’opérationnalisation du fonds sur les pertes et préjudices, le doublement du financement de l’adaptation et le respect de l’allocation des 100 milliards de dollars qui tarde à se matérialiser » sachant que la question du financement de l’action climatique constitue la clé de voute du combat contre le réchauffement climatique.
En plus de la problématique de la finance climatique, les thématiques liées aux pertes et préjudices, à l’adaptation, au relèvement de l’ambition climatique et au bilan mondial, occuperont une place importante dans l’agenda de la COP28 et par voie de conséquence, celui de la présente conférence ministérielle, a insisté le président de la conférence ministérielle des PMA à l’occasion de son discours inaugural.
Concernant spécifiquement la question du bilan mondial de l’action climatique, il a conclu qu’« elle devra nous offrir l’occasion d’évaluer les progrès réalisés et d’orienter la marche à suivre pour atteindre l’objectif de température de 1,5°C, tout en renforçant la résilience et la mobilisation du soutien dont nous avons tant besoin ».
Pour sa part, la négociatrice en chef du climat pour les Émirats arabes unis, Hana Al Hashimi a pris part au rassemblement de Dakar qui a pou objectif de « faire le point sur les progrès dans les négociations internationales sur les changements climatiques ».
Moctar FICOU / VivAfrik


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