Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach prend le pari fou de sortir le gaz nigérien dans des blocs stratégiques

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Par Maguette Mbengue

Le géant algérien des hydrocarbures Sonatrach blinde ses cuves dans le sous-sol nigérien. Après avoir annoncé en 2019, une importante découverte d’hydrocarbures dans les blocs Kafra 1, avec des indices probants, abat de nouvelles cartes pour gagner la confiance des autorités militaires au pouvoir depuis le 26 juillet 2023 et le pari fou de sa mise en exploitation.

En 2020, Sonatrach annonçait déjà la bonne nouvelle aux autorités nigériennes, pour ce qui est des potentielles réserves que regorge le pays dans deux blocs stratégiques. La confirmation rassurante était de son Président directeur-général d’alors, Adelmoumen Ould Kaddour, lors d’une visite officielle à Niamey (capitale nigérienne). Ce dernier affirmait que les travaux d’inspection effectués par l’équipe de Sonatrach au Niger étaient très prometteurs avec des indices probants de traces d’hydrocarbures. Le retour du géant algérien, perçue comme une vraie aubaine, intervient après la grosse désillusion de la firme Areva qui a presque plié bagages, en gelant son plan ambitieux d’investissements sur la mine Imouraren, qui a fait autant rêver les Nigériens. Une série d’opérations de forage à l’état embryonnaire avaient été concluantes d’après les officiels du géant pétrolier algérien Sonatrach.

Sonatrach passe à la vitesse supérieure dans des blocs stratégiques nigériens

La major africaine comme on la surnomme, a pris l’option sérieuse d’accélérer la cadence des cuves. Après la Lybie, Sonatrach compte désormais relancer les travaux sur le bloc Kafra1 qui se situe sur la frontière entre le Niger et l’Algérie. Une annonce faite par le PDG Rachid Hachichi, qui était en visite d’inspection dans la Wilaya d’Oran.

Ce grand retour de la compagnie publique algérienne des hydrocarbures va renforcer les liens économiques et diplomatiques entre l’Algérie et le Niger. Sonatrach compte reprendre la main ainsi sur des blocs stratégiques, suite à la mise en place d’un ambitieux projet de recherche-exploitation dans le nord du Niger à travers sa filiale SIPEX (Sonatrach International Petroleum Exploration and Production Corporation). Le projet portera sur la prospection et la recherche des hydrocarbures sur le bloc Kafra 1 qui se situe sur la frontière entre le Niger et l’Algérie.

Là où en 2018, a eu lieu la première découverte. Sept mois après la chute du Président Mohamed Bazoum, suite à un coup d’État perpétré par les militaires, le retour imminent de Sonatrach sur le marché nigérien sera une décrispation pour l’investissement étranger. Mais également, favorable pour la reprise des travaux concernant la réalisation du projet gazoduc transsaharien qui englobe plus de 30 milliards m3 de gaz depuis le Nigéria en passant vers les côtes algériennes en traversant le Niger.

Les appétits du géant algérien des hydrocarbures vers de nouveaux marchés émergents au Sud du Sahara se précisent.  Aujourd’hui, le groupe a élargi ses branches dans beaucoup de pays africains à travers un agenda défini de rencontres de haut niveau avec les autorités. Signe de son offensive, Sonatrach va dans les prochains jours avoir des rounds de discussions avec les autorités de Niamey. Surtout, dans un contexte où le Niger qui mise sur l’énergie solaire, afin de conjurer le supplice du déficit d’approvisionnement en électricité des populations.

Maguette Mbengue, Journaliste (Confidentiel Afrique)

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