L’état des dégâts après le passage du cyclone Gamane à Madagascar se précise

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Les autorités Malgaches ont idée précise le bilan des victimes du passage du cyclone Gamane une semaine plus tard. Et les chiffres font froid dans le dos : dix-neuf décès, trois disparus et 90 000 sinistrés d’après le dernier bilan actualisé publié par le Bureau de gestion des risques et catastrophe, une semaine après le passage de Gamane, ce cyclone tropical qui a frappé la pointe nord de Madagascar. Routes effondrées, ponts emportés, maisons ensevelies par des torrents de boue, champs dévastés : la population est coupée du monde, ou presque. Les prix des denrées commencent à s’envoler. Et les sources de revenus, pour les habitants de ces régions qui vivent essentiellement de la culture de vanille, s’annoncent plus qu’incertaines, ont rapporté nos confrères de RFI qui ont fait un tour sur les lieux du sinistre.

Dans le petit village isolé d’Amboangibe, dans la région Sava, les habitations au bord de la rivière Bemarivo n’ont pas survécu à la violence des flots.

« Mercredi dernier, l’eau est montée gravement, pour la première fois depuis presque 60ans, atteignant une hauteur de plus de 5m de d’habitude ! Et aujourd’hui, il y a beaucoup de maisons effondrées, emportées par les inondations. Depuis mercredi après-midi, l’électricité est coupée. A cause du cyclone, le prix du gobelet de riz est passé à 7500 francs ! Les habitants ont besoin d’aide », a témoigné Solofo Rakotomanana, professeur de langues, qualifiant cette situation inédite.

Avec les routes coupées, le prix du riz a en effet augmenté de 60 % dans ces campagnes enclavées, faute d’approvisionnement en provenance de la capitale. Le prix des taxis motos, lui, a déjà doublé, a constaté RFI qui ajoute que la ville côtière de Vohemar a payé un lourd tribut. La moitié de la ville s’est retrouvée sous un mètre d’eau. Situation identique, pour les plantations de vanille autour de la ville.

Pour sa part, Francois-Marie Sarti, directeur général adjoint de Floribis, l’une des plus grosses entreprises de vanille de l’île, enchaîne les réunions de crise. Sa société emploie près de 10 000 petits planteurs. « La production de vanille aujourd’hui est certainement impactée, mais à quel niveau ? On n’en sait rien. Aujourd’hui, on n’a pas de données fiables. Ce qui est certain c’est que les vents, conjoints avec des pluies très fortes et des inondations des plantations vont générer des pourrissements des lianes et il y a certainement des lianes qui ont été sévèrement impactées par le vent donc il y aura des tombées qui vont être importantes. Donc aujourd’hui la production de vanille par rapport aux floraisons, on savait qu’il y aura à peu près 50 % de moins que la précédente campagne. Avec le cyclone qui vient passer et les zones très étendues au niveau de l’impact de ce cyclone, ça va encore baisser la production de X pour 100. Là, on est en train de faire des évaluations », a laissé entendre à RFI, M. Sarti.

Selon notre source, les travaux d’urgence pour désenclaver la région devraient commencer le jeudi 4 avril 2024. Ce sont les ponts, emportés par les eaux, qui seront réparés en priorité, afin « de rétablir la circulation le plus rapidement possible sur ces axes où aucune déviation n’est possible », a annoncé le ministère des Travaux publics.

Moctar FICOU / VivAfrik

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