Sécheresse et conséquences alimentaires : Le Zimbabwe décrète l’état de catastrophe nationale

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La sécheresse qui sévit au Zimbabwe et ses conséquences alimentaires ont contraint le président du Zimbabwe à déclarer, le 3 avril 2024, l’état de catastrophe nationale. Ce pays d’Afrique australe est en proie à une grave sécheresse liée au phénomène climatique El Niño, qui a fait resurgir le spectre de la faim pour des millions de personnes. Ainsi, le Zimbabwe est le troisième pays d’Afrique australe à mettre en place ce dispositif, après le Malawi et la Zambie, ce qui va lui permettre de débloquer des fonds exceptionnels pour faire face à la crise.

Pour Emmerson Mnangagwa qui s’exprimait mercredi soir 3 avril 2024, aucun Zimbabwéen ne doit succomber à la faim. Selon lui, 2,7 millions de personnes devraient manquer de nourriture cette année, en raison des faibles pluies. Et les récoltes en céréales ne devraient nourrir qu’à peine plus de la moitié de la population, a-t-il alerté.

L’état de catastrophe nationale va permettre au gouvernement de débloquer des fonds exceptionnels pour acheter des céréales aux pays voisins. Mais cette année, les fournisseurs traditionnels, la Zambie et le Malawi, risquent, eux aussi, d’enregistrer de mauvaises récoltes et donc d’être dans l’incapacité d’aider leur voisin.

Certaines régions du Malawi, du Mozambique, de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe, n’ont reçu que 80 % des précipitations ces derniers mois, a souligné l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

L’Afrique du Sud – dont la production de maïs est la plus importante de la région – ne dispose quant à elle que d’un excédent limité à exporter vers ses voisins. Il va donc falloir chercher ailleurs, a affirmé un expert en agriculture.

Mais l’importation de maïs signifie également une augmentation des prix des denrées alimentaires, prévient ce même expert.

Le Zimbabwe était autrefois le grenier de la région, exportant blé, maïs, tabac. Aujourd’hui, le gouvernement zimbabwéen incite les agriculteurs à réorienter les cultures vers des céréales plus résistantes, comme le sorgho.   

Moctar FICOU / VivAfrik                             

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