Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a procédé, lundi 19 août 2024, à l’installation d’une commission spéciale chargée de l’examen et de la renégociation des contrats dans les secteurs stratégiques du Sénégal notamment dans les secteurs pétroliers, gaziers et miniers. Cette initiative vise à garantir que le pays et son peuple bénéficient de manière optimale des ressources naturelles et des accords passés.
Le pays est devenu producteur de pétrole en juin 2024 et doit commencer à exploiter son gaz naturel au second trimestre 2024. Classé parmi les 25 Etats les moins développés au monde, le Sénégal mise sur ces ressources pour faire un bond économique. Mais les nouvelles autorités ont promis de renégocier les contrats signés sous l’ancien pouvoir car ils les jugent défavorables.
Composée d’experts dans des domaines variés tels que le pétrole, les mines, ainsi que des avocats et des hauts cadres de l’administration, cette commission se penchera sur les contrats existants. Elle aura pour mission de les évaluer, de les corriger et de rééquilibrer les termes en faveur du Sénégal.
Elle « découle de la volonté de respecter un engagement. Nous avions eu à regretter et dénoncer vigoureusement la manière dont les accords et les conventions ont été conclus au détriment la plupart du temps des intérêts stratégiques du Sénégal et de son peuple », a déclaré sur la RTS Ousmane Sonko.
« Nous avions pris l’engagement ferme de revenir sur ces différents accords, de les réexaminer et de travailler à les rééquilibrer dans le sens de l’intérêt national », a-t-il dit. « La logique est de travailler de manière scientifique, rigoureuse, méthodique sur tous les aspects (de) ces conventions. Le premier exercice (sera) de passer en revue ces conventions à l’aune des différentes bases juridiques qui les fondent », a-t-il ajouté.
« Il ne s’agit pas de tout raser et de tout recommencer à zéro, ni de nationaliser en bloc, comme certains pourraient le croire », a précisé le Premier ministre. « La démarche de cette commission sera scientifique, rigoureuse et méthodique, pour s’assurer que chaque aspect juridique soit examiné avec minutie ».
La présidence de cette commission a été confiée à El Hadj Ibrahima Diop, inspecteur des impôts et des domaines à la retraite. Ce dernier a souligné l’importance de la synergie au sein de l’équipe. « Nous avons rassemblé des cadres aux parcours remarquables qui partageront leurs observations sur les manquements, les faiblesses et les déséquilibres constatés dans la mise en œuvre de ces contrats ».
La commission s’engage à travailler avec méthode et efficacité pour réviser en urgence les contrats concernés, afin de rétablir un équilibre favorable aux intérêts nationaux, a ajouté El Hadj Ibrahima Diop.
Rappelons que le Sénégal a démarré en juin 2024 sa production pétrolière dans le champ de Sangomar (centre-ouest) où opère le groupe australien Woodside Energy.
Le début de l’exploitation du gaz naturel est attendu dans le second trimestre de 2024 pour le gisement de Grand tortue/Ahmeyim (GTA), à la frontière avec la Mauritanie, développé par le britannique BP avec l’américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et la société publique nationale Petrosen.
Moctar FICOU / VivAfrik