La RDC pourrait relever les défis environnementaux et promouvoir les efforts de conservation menés par les communautés         

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Une délégation de Greenpeace Afrique (GPAF) a conduit une visite d’une semaine en République démocratique du Congo (RDC) du 12 au 17 août 2024, avec pour objectifs de discuter des défis urgents liés au climat avec les principales parties prenantes, notamment les organisations de la société civile locale et les autorités gouvernementales compétentes, a informé un communiqué diffusé à Kinshasa, la capitale congolaise le 21 août 2024.

Si l’on se fie au texte officiel, cette visite fait suite à la tenue de la Conférence des Organisations de la Société Civile sur le Bassin du Congo organisée par Greenpeace Afrique à Yaoundé, Cameroun du 29 au 31 juillet, appelant, entre autres, à la reconnaissance des droits des peuples autochtones et des communautés locales, à exiger des compensations financières de la part des pollueurs et à inciter les pays africains à mettre en place des mesures d’atténuation de la crise climatique. 

L’objectif premier de la visite, selon le document, était de rechercher une approche holistique des problèmes multidimensionnels liés à la protection des forêts et d’autres zones de biodiversité critiques, avec la participation active des populations autochtones et des communautés locales. La visite a été l’occasion pour la délégation de Greenpeace Afrique d’entamer des discussions avec des responsables gouvernementaux clés concernant l’annulation des plans d’exploitation pétrolière dans les zones protégées, ainsi que sur les moyens de faire pression pour un financement climatique adéquat pour le bassin du Congo lors de la COP29 en Azerbaïdjan et enfin sur la finalisation de la Convention fiscale de l’ONU.

Relever les défis environnementaux en RDC

Rappelons que la République Démocratique du Congo abrite l’un des écosystèmes les plus vitaux au monde, notamment de vastes forêts tropicales qui jouent un rôle crucial dans la séquestration du carbone à l’échelle mondiale. Cependant, elle est confrontée à de nombreux défis socio-économiques et environnementaux qui menacent sa biodiversité ainsi que les moyens de subsistance de millions de personnes. Parmi ces défis figurent la pauvreté endémique, la déforestation due à l’exploitation forestière illégale, les activités minières et l’expansion de l’agriculture, la pollution due aux activités industrielles et les effets du changement climatique qui exacerbent les vulnérabilités existantes.

Au cours de la visite, Greenpeace Afrique a réitéré sa position sur l’importance et l’urgence de la lutte contre la pauvreté, de la gestion durable des ressources naturelles du pays et de la protection de sa biodiversité. Le riche patrimoine naturel de la RDC doit être préservé non seulement pour sa valeur écologique mais aussi pour le bien-être des populations qui dépendent de ces ressources pour leur survie, lit-on dans le texte.

Engagement avec les organisations de la société civile

Un aspect essentiel de la mission a consisté à rencontrer diverses organisations de la société civile dédiées à la justice climatique. En mars 2024, Greenpeace Afrique a lancé son Mouvement pour la justice climatique en RDC, une nouvelle initiative visant à exploiter le pouvoir des acteurs locaux pour défendre les droits de leurs communautés et protéger leur environnement. Cette initiative cherche à amplifier les voix qui sont souvent marginalisées dans les processus de prise de décision liés à la justice sociale et à la gouvernance environnementale, a encore relayé le document.

En collaborant avec ces organisations, Greenpeace Afrique vise à construire un réseau solide qui peut aborder efficacement les questions liées au climat tout en promouvant des pratiques durables au sein des communautés locales. Ensemble, nous veillerons à ce que les politiques environnementales reflètent les besoins et les aspirations des personnes les plus touchées par le changement climatique.

Dialogue avec les autorités gouvernementales

L’un des temps forts de la visite a été la rencontre avec le ministre des hydrocarbures M. Aimé Molendo Sakombi et la vice-ministre des hydrocarbures Mme Wivine Moleka, accompagnés des membres de leur équipe. Le nouveau ministre a réitéré l’engagement pris par le gouvernement le 8 juin 2024 de supprimer de l’appel d’offres les blocs qui chevauchent des zones protégées. Il a déclaré qu’il collaborerait volontiers avec   Greenpeace Afrique pour identifier les zones protégées du pays, et a demandé le soutien de l’organisation environnementale pour un lobbying efficace en vue d’obtenir le financement du climat en RDC.

 Au ministère de l’environnement, nous avons échangé des points de vue sur les questions forestières générales avec le Secrétaire Général à l’Environnement, qui a formulé des critiques cinglantes sur ce qu’il a décrit comme la position anti-gouvernementale de Greenpeace Afrique.

Greenpeace Afrique salue la décision du ministère des hydrocarbures d’annuler tout appel d’offres des concessions pétrolières dans les zones protégées (et tourbières), y compris autour des parcs nationaux de la Salonga et des Virunga. Bien qu’il s’agisse d’un pas important de la part du ministère, Greenpeace Afrique appelle le gouvernement à développer une feuille de route qui permettra de passer de l’extraction des combustibles fossiles à une économie verte alimentée par des énergies renouvelables qui garantissent la durabilité de l’environnement en même temps que le développement économique. Greenpeace Afrique note qu’un dialogue constructif avec le gouvernement de la RDC est essentiel pour la création de politiques en faveur d’une   la croissance économique inclusive de la préservation de l’environnement.

Greenpeace Afrique reste déterminée à aider la RDC à relever ses défis environnementaux en collaborant avec les principales parties prenantes afin de plaider en faveur de la justice climatique et de la gestion durable des ressources naturelles.

Greenpeace Afrique appelle toutes les parties prenantes – les entités gouvernementales et intergouvernementales, les organisations de la société civile, les acteurs du secteur privé, les dirigeants des peuples autochtones et des communautés locales ainsi que les citoyens engagés – à unir leurs forces pour améliorer le bien-être socio-économique et environnemental du pays.

« Ensemble, nous pouvons créer un avenir où les hommes et la nature vivront en harmonie », espèrent les auteurs du communiqué.

Moctar FICOU / VivAfrik

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