L’Union européenne a introduit le programme « Agriculture financing initiative » (AgriFI) au Ghana, visant à renforcer le financement du secteur agricole, essentiel pour l’économie et la sécurité alimentaire du pays.
Rappelons que le secteur agricole représente 21 % du produit intérieur brut (PIB) et emploie près de 40 % de la population active. Cependant, comme dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, l’accès au financement reste insuffisant pour soutenir les agriculteurs.
Ainsi, pour remédier à cette situation, une délégation de l’Union européenne (UE) a procédé le 27 août 2024 au lancement officiel du programme baptisé « Agriculture financing initiative » à Wa dans le nord du pays. Il s’agit d’un mécanisme de financement de l’UE ciblant les microentreprises agricoles dans des pays en développement.
L’initiative est dotée d’une enveloppe de 10 millions d’euros (11 millions $) en vue de faciliter l’accès au crédit, dans les chaînes de valeur stratégique, dont l’anacarde, l’arachide, la mangue, le riz, le sorgho, le soja et les légumes au Ghana. Lionel Dieu, gestionnaire du fonds AgriFI, a précisé que ces fonds seront déboursés sur une période de 12 ans pour aider les bénéficiaires.
Selon le responsable, les interventions ciblent 5 régions du nord du pays, à savoir le Haut-Ghana occidental, le Haut-Ghana oriental, la région du Nord-Est, la région du Nord et la région de Savannah et devraient toucher environ 12 000 petits exploitants agricoles à terme.
« Les subventions jouent un rôle essentiel pour relever les défis de financement, mais elles ne sont pas toujours suffisantes. C’est là que le guichet national AgriFI Ghana entre en jeu. AgriFI est un système de prêt unique pour les agriculteurs. Ces prêts permettent de développer les activités des principaux acteurs de l’agriculture, tels que les institutions de microfinance ou les agrégateurs », a expliqué pour sa part Jonas Claes, Ambassadeur adjoint de l’UE au Ghana.
Actuellement, le secteur agricole ne reçoit qu’environ 5 % des prêts bancaires totaux au Ghana, selon des données officielles. L’implémentation d’AgriFI survient dans un contexte difficile, marqué par une sécheresse touchant les principales zones agricoles du pays.
En réponse à cette crise, le gouvernement a interdit, depuis le 26 août 2024, l’exportation de grains stratégiques comme le maïs, le riz et le soja, afin de prévenir une éventuelle pénurie sur le marché intérieur. Cette initiative vise à assurer la sécurité alimentaire dans un moment où les défis agricoles sont particulièrement pressants.
Moctar FICOU / VivAfrik