Crue du fleuve Sénégal : Plus de 120 hectares de riz engloutis par les eaux à Ndouloumadji Dembé et Woudourou

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Au Sénégal, cent vingt-trois hectares de Périmètres irrigués villageois (PIV) emblavés en riz ont été dévastés par la montée des eaux du fleuve Sénégal à Ndouloumadji Dembé et Woudourou, deux villages de la commune de Nabadji Civol. C’est du moins ce qu’ont indiqué, vendredi 27 septembre 2024 leurs habitants.

A ce propos, Abdoulaye Mountaga Sall, président de l’Union des producteurs de Ndouloumadji Dembé a déclaré que « nous avons dénombré deux Périmètres irrigués villageois (PIV) d’une superficie totale de plus 75 hectares et un autre champ appartenant à une famille, d’une surface de 18 hectares qui sont désormais sous les eaux, faisant un total de 93 ha », ajoutant qu’un des champs inondés appartient à un collectif de 45 membres.

A l’en croire, l’eau continue de progresser à grande vitesse vers d’autres champs rizicoles de ce village de la commune de Nabadji Civol. Ce qui lui fait dire que certains producteurs « tentent par divers moyens de freiner » l’avancée de la crue, pour éviter que leurs cultures ne soient submergées.

« Avec cette situation, les producteurs n’ont aucun espoir de retrouver leurs champs, car, dès que l’eau envahit les cultures, ces dernières sont détruites », explique-t-il.

Le président de l’Union des producteurs de Ndouloumadji Dembé a aussi signalé que les cultures étaient presque à leur stade final. « Il ne restait qu’à retirer les épis et passer à la décortication », a-t-il dit.

Les producteurs avaient tous injecté de l’argent pour les frais nécessaires à la production rizicole, a-t-il souligné, relevant que certains avaient contracté des crédits bancaires pour entrer en campagne.

« Beaucoup avaient emprunté de l’argent à La Banque agricole (LBA), alors que d’autres sont allés avec leur propres moyens, ce qui pose pour eux la question de l’assurance sinistre », a expliqué M. Sall.

Neuf PIV de 30 hectares sous les eaux à Woudourou

Le producteur, dont le champ est encore épargné par la montée des eaux, a soutenu qu’une situation pareille n’avait plus été enregistrée dans ce village, depuis 2012.

Les eaux du fleuve avaient détruit des périmètres rizicoles en 2007 et 2011, se souvient Abdoulaye Mountaga Sall. Il a déclaré qu’il avait perdu, par le passé, des périmètres arboricoles et des bananiers.

A Woudourou, un village du Dandé Mayo nord, au total neuf PIV ont été envahis par les eaux.

Amadou Boly, acteur de développement et principal au CEM de Nguidilone, explique que la digue qui protégeait les champs de riz a cédé, jeudi. La rupture de cette digue a libéré les eaux du fleuve, lesquelles ont englouti 19 PIV, d’une superficie totale de 30 hectares.

« Le niveau de l’eau dans ces PIV est tellement élevé qu’on ne parvient même pas à voir les épis de riz. Là, c’est clair que les producteurs ont perdu toutes leurs récoltes, surtout au sein du PIV 6, qui est totalement englouti », selon l’enseignant.

Comme à Ndouloumadji, les périmètres irrigués villageois (PIV) sont exploités par des membres d’une coopérative, a-t-il indiqué.

Les jardins maraîchers situés au bord du fleuve n’ont pas été épargnés par la montée des eaux. Ils sont exploités par d’anciens émigrés et d’autres ressortissants du village qui étaient établis à Mbour.

Natif de Woudourou, l’acteur de développement en appelle à la LBA, banque auprès de laquelle les producteurs avaient contracté des prêts pour entrer en campagne.

Il dit avoir transmis toutes les informations liées à la situation aux autorités compétentes pour des solutions.

Moctar FICOU / VivAfrik

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