La hausse du prix du cacao en Côte d’Ivoire suscite des réactions mitigées

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La messe du cacao en Côte d’Ivoire ne fait que du bonheur. En effet, l’annonce par le gouvernement d’une hausse du prix bord champ du cacao aux planteurs, lundi 30 septembre 2024, ne semble pas faire l’unanimité dans le pays d’Afrique de l’Ouest, premier producteur mondial de fèves. Fixé à 1 800 francs CFA (2,7 euros) le kilo pour la grande campagne de commercialisation à venir, il est pourtant supérieur de 20 % aux prix de la récolte intermédiaire et atteint un record après une année marquée par une flambée des cours sur les marchés internationaux.

Mieux, il s’agit d’un montant record après une année où les cours mondiaux ont atteint des sommets. En début d’année 2024, ils ont notamment dépassé les 10 000 dollars la tonne à New York alors qu’à Londres, le cours pour livraison a augmenté d’environ 170 % sur un an au mois de septembre 2024.

Fixé à 1 500 francs CFA le kilo en avril 2024 – contre 1 000 francs CFA le kilo en 2023 -, le prix d’achat pour la récolte intermédiaire qui s’étalait jusqu’au mois de septembre 2024 avait déjà atteint un montant historique. À travers cette nouvelle hausse, les autorités ivoiriennes estiment pouvoir couvrir les besoins des producteurs de cacao. Elles promettent par ailleurs de financer aussi la couverture maladie universelle à près d’un million de cacaoculteurs. 

Kobénan Kouassi Adjoumani, ministre ivoirien de l’Agriculture a expliqué que « nous travaillons en étroite collaboration avec le Ghana qui a fixé son prix du kilo de fèves de cacao à 1800 francs CFA. Nous faisons donc de même, conformément à nos exigences ».

Mais « les producteurs ont accueilli ce prix avec une grande déception ». Les cacaoculteurs s’attendaient à une augmentation plus importante, comme le confie Koffi Kanga, le président de l’Association des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire (ANAPROCI). « Au regard de la flambée des cours mondiaux du cacao, les producteurs espéraient qu’au moins 60 % du prix CAF serait au rendez-vous, comme le prévoit les dispositions qui régissent sa commercialisation. Aujourd’hui, c’est donc avec une grande déception que les producteurs accueillent ce prix qui ne reflète pas la réalité du marché mondial ».                        

Outre le prix d’achat de leur production, les producteurs de cacao ivoiriens affirment être confrontés à de nombreux autres défis, comme le vieillissement de plusieurs vergers et les ravages d’une maladie sur leurs plantations, le « swollen shoot ». Selon le ministre de l’Agriculture, la production de cacao a diminué de 25 % cette année.

Moctar FICOU / VivAfrik

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