Le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, a pris part au Forum de Banjul marquant la 50ème session du Conseil des ministres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG). Cet événement crucial a réuni les quatre pays membres de l’OMVG, à savoir le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau, avec pour objectif principal de renforcer la coopération régionale, de promouvoir l’exploitation optimale des ressources hydrauliques et énergétiques partagées, et de favoriser un développement économique durable.
Pour le Sénégal, ce sommet représente une opportunité stratégique de consolider sa position de leader régional et de défendre ses intérêts économiques, en particulier dans le domaine de l’énergie et des ressources hydrauliques. La coopération entre ces pays riverains du fleuve Gambie est devenue une priorité, notamment pour garantir un accès à l’énergie stable et réduire la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles.
Le projet de barrage hydroélectrique de Sambangalou : un moteur de développement durable pour le Sénégal
L’un des projets phares du Sénégal dans le cadre de cette coopération régionale est le barrage hydroélectrique de Sambangalou. D’un coût estimé à 254 milliards de FCFA, ce projet est financé par plusieurs institutions financières internationales, telles que la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque mondiale et la Banque ouest africaine de développement (BOAD). Construit par le groupe Vinci, ce barrage, une fois achevé, produira 128 MW d’énergie propre, contribuant ainsi à renforcer l’accès à l’électricité dans la région, tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Ce projet phare est une illustration parfaite de l’engagement du Sénégal envers le développement durable, car il permet de produire de l’énergie propre tout en répondant aux besoins croissants en électricité. De plus, le barrage de Sambangalou est également conçu pour renforcer les capacités d’intégration régionale, en facilitant le partage d’énergie entre les pays de l’OMVG grâce à un réseau d’interconnexion énergétique.
Les enjeux financiers et économiques pour le Sénégal : mobiliser les fonds pour les projets d’infrastructure
Les projets de l’OMVG sont soutenus par des institutions financières internationales majeures, avec un rôle clé de la Banque Africaine de Développement (BAD), qui a injecté des centaines de milliards de FCFA dans les projets régionaux. En plus du financement du barrage de Sambangalou, la BAD soutient l’extension du réseau d’interconnexion, essentielle pour garantir la distribution et l’équilibre énergétique entre les pays membres de l’OMVG.
Pour le Sénégal, l’accès à des financements concessionnels, tels que les prêts à taux préférentiels offerts par la BAD, est stratégique. Ces prêts permettent au pays de limiter son endettement tout en finançant des projets d’infrastructure nécessaires pour le développement à long terme. Le Forum de Banjul offre une occasion unique pour le Sénégal de renforcer sa position auprès de la BAD, de négocier des accords financiers avantageux et de mobiliser de nouveaux financements pour ses projets énergétiques.
Le rôle du Forum de Banjul : un levier politique et économique pour l’intégration régionale
La présence du Premier ministre Ousmane Sonko au Forum de Banjul revêt une importance politique et économique capitale. En tant que représentant de l’État sénégalais, M. Sonko a pour objectif de promouvoir l’intégration régionale à travers des initiatives de coopération énergétique, de négocier de nouveaux financements internationaux, notamment avec la BAD, et de défendre les intérêts économiques stratégiques du Sénégal.
Les discussions qui se tiennent à l’occasion de ce sommet se concentrent sur l’optimisation de l’exploitation des ressources partagées, l’élargissement des infrastructures énergétiques et hydrauliques, ainsi que l’amélioration de la gestion commune des ressources en eau. Ces projets sont essentiels pour la stabilité économique de la région et l’amélioration des conditions de vie des populations locales, particulièrement dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et de l’énergie.
Les impacts économiques : une énergie plus accessible et moins coûteuse pour le Sénégal
L’impact direct de ces projets d’infrastructure, notamment le barrage de Sambangalou et le réseau d’interconnexion énergétique, sera considérable pour l’économie sénégalaise. Selon les prévisions, l’accès à une énergie plus abordable permettra de réduire les factures d’électricité des ménages et des entreprises. Cela, à son tour, favorisera la compétitivité des entreprises sénégalaises, notamment dans les secteurs clés comme l’industrie et l’agriculture.
En réduisant la dépendance aux combustibles fossiles et en favorisant l’utilisation d’énergies renouvelables, le Sénégal pourra également réaliser des économies substantielles et renforcer sa position en tant que leader dans la transition énergétique en Afrique de l’Ouest.
Moctar FICOU / VivAfrik