Le Sénégal a franchi une étape majeure dans sa lutte contre le changement climatique, en distribuant deux millions de foyers améliorés entre 2010 et 2024. Ce programme vise à promouvoir l’utilisation de technologies de cuisson propres et non polluantes auprès des ménages ruraux et vulnérables. Selon Madeleine Diouf Sarr, directrice du changement climatique, de la transition écologique et des financements verts, cet objectif ambitieux a été atteint grâce à une collaboration étroite entre les gouvernements, les ONG, les acteurs financiers, les producteurs artisanaux et les communautés locales.
« Nous sommes passés de la distribution de milliers de foyers à deux millions de foyers améliorés à travers tout le Sénégal », a déclaré Madeleine Diouf Sarr lors de l’ouverture d’un atelier sur le projet de promotion de la cuisine respectueuse du climat (EnDev/FVC). Ce projet, mis en œuvre en partenariat avec l’Allemagne, le Fonds Vert pour le Climat (FVC), ainsi que les gouvernements du Sénégal et du Kenya, a pour objectif de favoriser la croissance et la transformation du secteur des foyers améliorés dans les deux pays.
L’initiative a pour but de réduire la consommation de biomasse non renouvelable, notamment le bois et le charbon de bois, qui sont des sources majeures d’émissions de gaz à effet de serre. En fournissant des foyers améliorés, le projet permet de diminuer la déforestation et améliore la qualité de vie des femmes, souvent responsables de la cuisson dans les foyers, en réduisant leur exposition à des fumées nocives.
Madeleine Diouf Sarr a précisé que l’objectif global de distribution était de huit millions de foyers améliorés entre 2010 et 2030, avec déjà deux millions de foyers distribués à ce jour. Cette distribution a bénéficié d’un réseau solide de partenaires, comprenant des ONG, des associations de femmes, des collectivités locales, ainsi que des chambres de métiers et des producteurs artisanaux locaux. En tout, près de 7000 villages sénégalais ont été impliqués dans ce processus.
L’objectif du projet EnDev/FVC est également de développer une véritable filière de production de foyers améliorés au Sénégal. « C’est une technologie que nous pouvons produire localement et qui est indispensable pour lutter contre les changements climatiques et la déforestation », a souligné la directrice. Elle a ajouté que les foyers améliorés consomment jusqu’à 40 % moins de charbon que les foyers traditionnels, contribuant ainsi à des économies substantielles en termes de combustibles tout en préservant les ressources forestières.
Le programme vise à généraliser la distribution de ces foyers dans tout le pays, à la fois en milieu urbain et rural, avec l’ambition de faire du concept « un ménage, un foyer amélioré » une réalité pour chaque Sénégalais.
Abdoulaye Cissé, représentant des ONG partenaires du projet, a salué l’implication des groupements de femmes et des jeunes entrepreneurs dans la filière des foyers améliorés. « Ce projet a non seulement créé des emplois mais a aussi permis de renforcer les capacités locales en matière de production et de distribution », a-t-il indiqué. À ce jour, plus de 10 000 emplois ont été générés, avec un impact particulièrement positif pour les jeunes et les femmes.
Cet atelier de partage des acquis se tient à Dakar et se termine mardi. Il a permis de faire le point sur les réalisations du projet et de discuter des leçons apprises pour les prochaines étapes du programme.
Moctar FICOU / VivAfrik