Lors des Assises nationales de la riziculture organisées par la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED) et ses partenaires financiers, le ministre Sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne, a pris un engagement fort pour soutenir les producteurs de riz de la vallée du fleuve Sénégal. Il a promis de régler définitivement la dette de 9 milliards de francs CFA contractée par les producteurs locaux, une mesure cruciale pour relancer la production rizicole, fortement impactée ces dernières années par des inondations, des pressions aviaires et d’autres contraintes environnementales.
Un engagement décisif pour la relance de la riziculture
Cette dette, accumulée au fil des années, représente un obstacle majeur à la bonne marche des activités agricoles dans la vallée du fleuve Sénégal. Ousseynou Ndiaye, président du Comité interprofessionnel riz (CIRIZ), a expliqué que cette dette avait empêché de nombreux producteurs de cultiver plusieurs milliers d’hectares, freinant ainsi l’atteinte des objectifs de souveraineté alimentaire du Sénégal.
Lors de l’ouverture des assises, Dr Mabouba Diagne a rassuré les participants que cette situation de crise financière sera bientôt un « vieux souvenir ». « Des réponses concrètes seront apportées à cette situation, ainsi qu’aux autres difficultés, notamment celles liées à la vétusté des aménagements et à la gestion des oiseaux granivores, en collaboration avec nos partenaires, notamment la Mauritanie », a-t-il souligné.
Le ministre a exhorté les producteurs à respecter les engagements pris et à travailler ensemble pour garantir une reprise durable des activités agricoles. Cette initiative marque une étape déterminante pour la sécurité alimentaire du pays.
Une réponse positive des acteurs du secteur
Ousseynou Ndiaye, président du CIRIZ, a salué cette décision historique du ministre, soulignant que la levée de la dette permettra aux producteurs de renouer avec l’activité agricole dans des conditions plus favorables. Selon lui, cette mesure aura un impact direct sur la productivité et la compétitivité du secteur rizicole, contribuant ainsi à l’objectif de souveraineté alimentaire du Sénégal, une priorité pour l’État.
De son côté, Mathieu Bosc, représentant de l’Agence française de développement (AFD), présente aux assises, a réaffirmé le soutien continu de son institution à la politique agricole sénégalaise. Il a souligné que l’AFD reste disponible pour accompagner les efforts du pays afin de renforcer la résilience du secteur agricole et atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Des assises nationales pour une riziculture compétitive et durable
Ces assises nationales de la riziculture, qui se tiennent sur trois jours, ont pour objectif de définir des stratégies concrètes et de formuler des recommandations visant à augmenter la productivité rizicole du Sénégal. Les participants travailleront sur des solutions pour renforcer la résilience du secteur face aux défis liés aux changements climatiques, à la gestion des ressources en eau, à la mécanisation, et à la gestion des infrastructures agricoles vieillissantes. À l’issue de ces travaux, des décisions importantes devraient être prises pour relancer la filière rizicole et sécuriser l’approvisionnement national en riz.
L’objectif final de ces assises est de poser les bases d’une riziculture compétitive, durable et autonome qui contribuera non seulement à la souveraineté alimentaire, mais aussi à la création d’emplois et au renforcement de l’économie locale. Le Sénégal se prépare ainsi à relever les défis de son agriculture tout en poursuivant sa route vers l’autosuffisance alimentaire.
Moctar FICOU / VivAfrik