Saint-Louis, capitale historique du Sénégal, est en effervescence à l’occasion des Assises nationales du riz, lancées jeudi 16 janvier 2025 sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne. Cet événement majeur, initié par la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (SAED) et le Comité interprofessionnel du riz (CIRIZ) du Sénégal marque une étape clé dans le processus de transformation de la filière rizicole du pays.
Une rencontre stratégique pour booster la production de riz
Les Assises nationales du riz ont permis de dresser un état des lieux de la situation actuelle de la riziculture sénégalaise. Face à des emblavures en baisse et une diminution des rendements, les acteurs du secteur ont fait front commun pour identifier les freins à la performance de la filière. L’objectif est de concevoir des solutions concrètes pour relancer la production et renforcer la compétitivité du secteur face aux défis actuels.
Le ministre Dr Mabouba Diagne a salué cette dynamique, soulignant l’importance de cette rencontre dans la quête de l’autosuffisance en riz et la réduction des importations. « Ces assises marquent une étape cruciale dans la lutte pour l’autosuffisance en riz et la réduction des importations. Le Sénégal, avec le soutien des acteurs publics et privés, s’engage à transformer la filière rizicole pour garantir la sécurité alimentaire et renforcer l’économie nationale », a déclaré le ministre lors de son discours d’ouverture.
Les enjeux de la riziculture sénégalaise
Les principaux défis identifiés lors des discussions comprennent la gestion inefficace des terres rizicoles, la mécanisation insuffisante, l’accès limité aux semences de qualité et aux engrais et le faible financement de la filière. En plus de ces obstacles, les producteurs se heurtent également aux contraintes climatiques, à la présence d’oiseaux granivores, ainsi qu’à des problèmes d’infrastructure pour la transformation et la commercialisation du riz.
Les discussions ont porté sur la nécessité de valoriser les terres rizicoles en optimisant leur gestion et exploitation. Les participants ont souligné l’importance d’une modernisation des équipements agricoles pour accroître la compétitivité des producteurs et leur permettre de mieux faire face aux défis du marché.
Des solutions concrètes pour renforcer la filière
Au terme de ces échanges, plusieurs axes d’amélioration ont émergé. Le secteur de la riziculture devra notamment se doter de semences de qualité, renforcer la disponibilité des intrants agricoles et mettre en place des stratégies efficaces pour financer, transformer et commercialiser le riz. L’accès au financement et l’amélioration des infrastructures agricoles seront essentiels pour garantir la pérennité de la filière.
Un autre aspect clé des discussions a été la nécessité de renforcer la coordination entre les acteurs du secteur pour une action collective plus efficace. Cela inclut la mise en place d’un système d’assurance agricole pour sécuriser les investissements des producteurs face aux aléas climatiques et l’adoption de stratégies de gestion des bio-agresseurs (notamment les oiseaux granivores) afin de préserver les récoltes.
Un avenir prometteur pour la riziculture sénégalaise
Ces Assises nationales du riz ont permis de poser les bases d’un futur durable pour la riziculture sénégalaise, en donnant aux acteurs du secteur des outils et des solutions concrètes pour surmonter les défis actuels. Grâce à une coordination renforcée entre les différents acteurs publics et privés, ainsi qu’à un soutien continu de l’État et des partenaires internationaux, le Sénégal peut espérer relancer sa production de riz et atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Le secteur rizicole sénégalais a un rôle fondamental à jouer dans le développement économique et la sécurité alimentaire du pays. Ces Assises ont mis en lumière les enjeux cruciaux et tracé une voie claire pour moderniser la riziculture et renforcer sa compétitivité. Le Sénégal, par l’engagement de ses autorités et partenaires, s’engage à faire face aux défis et à transformer la filière rizicole pour assurer un avenir prospère à ses producteurs et garantir la sécurité alimentaire pour les générations futures.
Moctar FICOU / VivAfrik