Au Soudan, environ 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aigüe en 2025, pays d’Afrique de l’Est en proie à un conflit opposant l’armée gouvernementale aux Forces de soutien rapide (FSR) depuis 20 mois, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
La responsable du plaidoyer et de la communication de l’UNICEF au Soudan, Eva Hinds, a déclaré que « parmi eux, environ 772 000 enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère ». Il s’agit de la forme de dénutrition « la plus mortelle », a-t-elle alerté. De manière générale, le faible accès aux soins médicaux et à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées surtout pour les nourrissons, les enfants et les femmes, ainsi que l’insécurité alimentaire représentent les principales causes structurelles de la malnutrition aigüe, a détaillé l’UNICEF.
La famine a déjà frappé cinq régions du Soudan, selon des agences de l’ONU s’appuyant sur un récent rapport du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). L’IPC prévoit que la famine s’étendra à cinq autres districts de la région occidentale du Darfour au Soudan d’ici à mai 2025, une vaste zone qui a connu les pires violences du conflit. En outre, 17 autres régions de l’ouest et du centre du Soudan sont également menacées de famine.
Poursuivant son allocution, Mme Hinds a mis en garde en ces termes. « Sans un accès humanitaire immédiat et sans entrave facilitant une intensification significative de la réponse multisectorielle, la malnutrition risque de s’aggraver dans ces zones ». Le conflit au Soudan a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes, déplacé 12 millions de personnes et poussé le pays au bord de la famine. Les Nations Unies ont décrit la situation comme la plus grande crise de déplacement de population au monde.
Moctar FICOU / VivAfrik