Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sous Donald Trump : Quel impact pour la lutte contre le changement climatique ?                                            

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À peine investi, le président Donald Trump a pris une décision majeure en signant un décret marquant le retrait officiel des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, un traité international signé en 2015 par presque tous les pays du monde pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, et idéalement à 1,5°C. Cette décision, qui pourrait avoir des répercussions globales, inquiète les défenseurs de l’environnement et met en lumière les tensions croissantes concernant l’avenir de la politique climatique mondiale.

Trump, qualifiant l’Accord de Paris de « fraude injuste et unilatérale », a annoncé son intention de désengager le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, ce qui a suscité des préoccupations concernant la stabilité et la crédibilité de l’accord. Bien que cette décision ne prenne effet qu’en 2026, elle envoie un signal fort, potentiellement dangereux, à d’autres pays signataires, qui pourraient suivre l’exemple des États-Unis.

Conséquences immédiates et effets domino

L’une des premières inquiétudes soulevées par le retrait américain est la possibilité d’un effet domino sur d’autres pays signataires. Selon François Gemenne, membre du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), ce retrait pourrait inciter des pays comme l’Argentine, le Venezuela, ou même des membres de l’UE comme la Hongrie, à envisager une sortie de l’accord. Cependant, Laurence Tubiana, négociatrice clé de l’Accord de Paris, estime que le retrait de Trump en 2017 n’avait pas provoqué l’effet domino qu’il escomptait, au contraire, certains pays comme la Chine ont renforcé leur engagement climatique, voyant une opportunité d’accélérer leur leadership dans les technologies vertes.

La mobilisation des signataires sous pression

Le mécanisme de révision de l’Accord de Paris prévoit que les pays signataires se fixent des objectifs climatiques plus ambitieux en 2025. Cependant, la sortie des États-Unis pourrait réduire la pression sur les autres pays, les incitant à ne pas renforcer leurs engagements climatiques. François Gemenne note que les COP 23, 24 et 25 ont déjà été affectées par le manque d’engagement des États-Unis, et le retrait pourrait conduire à un attentisme international, avec une volonté de temporiser plutôt que de faire avancer la cause climatique.

L’impact sur la politique énergétique des États-Unis

Cette décision s’inscrit dans une réorientation plus large de la politique énergétique des États-Unis, marquée par le revirement vers les énergies fossiles. Durant sa campagne, Donald Trump a promis de lutter contre l’inflation en stimulant la production d’hydrocarbures, ce qui pourrait entraîner une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. En opposition avec la précédente administration qui visait la neutralité carbone d’ici 2050, Trump a annoncé un état d’urgence énergétique et s’est engagé à augmenter la production de pétrole et de gaz. Avec des réserves massives de combustibles fossiles, cette politique pourrait entraîner une reprise de la dépendance aux énergies fossiles, aggravant ainsi la crise climatique.

Une économie de l’énergie plus verte, malgré les obstacles

Bien que la décision de Trump puisse sembler favoriser l’essor des industries fossiles, les énergies renouvelables continuent de croître aux États-Unis. Le Texas, par exemple, traditionnellement un bastion de l’industrie pétrolière, est désormais le premier producteur d’énergies renouvelables du pays. La baisse significative des coûts des technologies propres et les investissements déjà réalisés dans ce secteur peuvent tempérer les ambitions politiques de Trump, incitant les acteurs économiques à privilégier des investissements durables.

Vers un modèle énergétique plus durable à l’échelle mondiale

La décision de Donald Trump pourrait entraîner une réduction de l’ambition climatique au niveau mondial, mais elle pourrait aussi offrir une occasion de réévaluation des priorités en matière de transition énergétique, tant pour les pays développés que pour ceux en développement. Alors que l’Agence internationale de l’énergie anticipe que le marché des technologies propres pourrait atteindre plus de 2000 milliards de dollars d’ici à 2035, les pays doivent repenser leurs engagements climatiques et les opportunités économiques qui y sont associées.

Moctar FICOU / VivAfrik

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