Le Bénin, l’un des principaux producteurs de noix de cajou d’Afrique de l’Ouest aux côtés de la Côte d’Ivoire, du Nigeria et de la Guinée-Bissau, continue de voir sa filière anacarde se développer. Le pays a enregistré une croissance soutenue de sa production de noix de cajou ces dernières années, et les prévisions pour la campagne 2024/2025 sont particulièrement encourageantes.
Une prévision de production de 225 000 tonnes pour la campagne 2024/2025
La récolte de noix de cajou pour la campagne 2024/2025, qui s’étendra du 30 janvier au 31 mai 2025, devrait atteindre 225 000 tonnes, selon les informations révélées lors du Conseil des ministres du 22 janvier 2025. Cette prévision marque une augmentation de 11,9 % par rapport à la production de 201 000 tonnes enregistrée lors de la campagne précédente, poursuivant ainsi la tendance positive observée depuis plusieurs années.
Cette croissance de la production s’inscrit dans une dynamique soutenue, avec un taux de croissance annuel moyen de 11,46 % depuis 2019, où la récolte n’avait atteint que 130 226 tonnes. Ce progrès témoigne de l’amélioration des pratiques agricoles et de l’extension des surfaces cultivées, consolidant la place du Bénin parmi les leaders mondiaux de la production de noix de cajou.
Des prix compétitifs et une stratégie de transformation locale
Sur le plan commercial, le gouvernement béninois a annoncé que le prix du kilogramme de noix de cajou serait fixé à 375 francs CFA (0,59 $) pour l’année 2025. Ce prix, bien qu’inférieur à celui en vigueur en Côte d’Ivoire (425 francs CFA ou 0,66 $), reste compétitif sur le marché international. La Côte d’Ivoire, leader mondial de la production d’anacarde, s’efforce de relancer sa propre production, mais le Bénin continue de se distinguer par sa politique axée sur la transformation locale.
Depuis avril 2024, le Bénin a pris la décision stratégique d’interdire l’exportation de la noix de cajou sous forme brute. L’objectif de cette mesure est de favoriser la transformation de la matière première sur le sol béninois, créant ainsi une plus grande valeur ajoutée pour le pays. Cette politique de transformation locale vise à dynamiser l’industrie nationale et à générer des emplois dans le secteur.
Un produit agricole clé pour l’économie béninoise
La noix de cajou est désormais le deuxième produit agricole d’exportation du Bénin, après le coton. En 2023, les exportations de noix de cajou ont rapporté au pays plus de 67,9 milliards de FCFA (environ 110,6 millions de dollars), selon les données de la Direction des statistiques agricoles (DSA). Cette dynamique place la filière anacarde au cœur de la stratégie économique du gouvernement pour diversifier les sources de revenus agricoles et renforcer l’intégration des chaînes de valeur locales.
Vers un avenir prometteur pour la filière anacarde
Avec des prévisions de production en forte croissance et des politiques orientées vers la valorisation locale, le Bénin semble bien positionné pour renforcer sa place dans le marché mondial des noix de cajou. Si ces efforts portent leurs fruits, la filière pourrait non seulement stimuler les recettes d’exportation mais aussi favoriser la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs locaux.
Moctar FICOU / VivAfrik


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