Start-ups africaines : Réduction des levées de fonds en 2024, mais une résilience marquée malgré la baisse

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Le secteur des start-ups africaines a connu une nouvelle baisse des levées de fonds en 2024, selon le dernier rapport de la société Partech publié le 23 janvier 2025. Toutefois, cette diminution est moins importante que celle observée en 2023, où une chute de 46 % avait été enregistrée. Malgré un contexte économique difficile, les start-ups du continent ont su faire preuve de résilience et ont levé un total de 3,2 milliards de dollars à travers plus de 530 accords d’investissement.

En comparaison avec 2023, la baisse des levées de fonds en 2024 est de 7 %, ce qui reste un signe d’une certaine solidité dans l’écosystème. Le rapport révèle les secteurs et les pays où les investissements ont été les plus forts, avec des informations précieuses sur les tendances actuelles des investisseurs.

Les pays phares pour les investissements en 2024

Le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya restent les principaux récepteurs d’investissements en Afrique. Ces pays continuent de dominer le marché grâce à leurs écosystèmes tech bien établis et leur attrait pour les investisseurs internationaux. En revanche, les pays francophones connaissent un recul dans la compétition pour attirer des fonds. Le Maroc se classe sixième, suivi de près par le Sénégal et la Côte d’Ivoire, respectivement en huitième et neuvième positions.

Répartition des investissements

En moyenne, les deux tiers des fonds investis dans les start-ups africaines correspondent à des prises de participation dans le capital des entreprises, tandis que le reste consiste en prêts ou dettes accordés pour soutenir leur croissance. Cette répartition montre une confiance continue des investisseurs dans le potentiel de croissance des start-ups du continent, malgré un environnement économique mondial complexe.

Les secteurs qui attirent le plus d’investissements

Le secteur financier, notamment la fintech, reste dominant en Afrique, avec plus de la moitié des investissements alloués à des entreprises offrant des services financiers innovants. L’une des plus grandes opérations de 2024 a été l’accord de 250 millions de dollars accordés à la banque en ligne Tyme Group, soutenue par le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe. Ce financement majeur illustre l’engouement pour la digitalisation des services financiers en Afrique, particulièrement dans les pays où l’accès aux services bancaires traditionnels est limité.

En plus de la fintech, d’autres secteurs comme la mobilité et l’éducation ont également vu une augmentation des fonds levés en 2024. Cela reflète l’intérêt croissant pour des solutions qui répondent aux besoins essentiels des populations africaines, telles que la mobilité urbaine et l’accès à une éducation de qualité via des plateformes numériques.

Inégalités de genre dans l’écosystème tech

Un aspect préoccupant, cependant, reste l’inégalité de genre dans le secteur. Selon les données de Partech, seulement 7 % des investissements ont été dirigés vers des projets portés par des femmes. Cette disparité persistante entre les hommes et les femmes dans la tech reflète un défi majeur pour l’inclusivité et l’égalité des chances dans l’écosystème des start-ups africaines.

En conclusion, bien que les levées de fonds pour les start-ups africaines aient enregistré une baisse en 2024, le secteur reste solide et continue d’attirer des financements significatifs, notamment dans les secteurs de la fintech, de la mobilité et de l’éducation. Cependant, des efforts restent nécessaires pour corriger les déséquilibres de genre et permettre aux femmes entrepreneures d’avoir un accès plus équitable aux ressources financières et au soutien.

Moctar FICOU / VivAfrik

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