Énergies renouvelables : L’éolien offshore devrait connaître une croissance de 19 GW en 2025, mais des défis subsistent, notamment en Afrique

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L’énergie éolienne, et plus particulièrement celle produite en mer, pourrait devenir un pilier essentiel dans la transition énergétique mondiale vers des sources d’énergie renouvelables, contribuant ainsi à réduire la dépendance aux énergies fossiles. Cependant, de nombreux obstacles demeurent, notamment pour les pays africains, dans la mise en place de cette technologie.

Le marché mondial de l’éolien offshore devrait connaître une reprise en 2025, avec une capacité supplémentaire attendue de 19 gigawatts (GW), après un ralentissement marqué en 2024. Selon les prévisions de Rystad Energy, un fournisseur de données spécialisé dans l’énergie, ce rebond se traduira par des dépenses sectorielles qui devraient atteindre 80 milliards de dollars. Ce rapport, publié le lundi 3 mars 2025, met en évidence des dynamiques de croissance majeures dans certains marchés, bien que des défis subsistent.

Une reprise portée par la Chine, mais des incertitudes demeurent

Rystad Energy estime que la majeure partie de cette augmentation de capacité proviendra du marché chinois, qui pourrait représenter près des deux tiers de la croissance attendue en 2025. La Chine, avec ses vastes côtes et ses investissements dans l’énergie renouvelable, continue de dominer le secteur mondial de l’éolien offshore, tout en cherchant à répondre à ses besoins énergétiques croissants tout en réduisant ses émissions de carbone.

Cependant, cette dynamique positive ne se retrouve pas partout. Aux États-Unis, par exemple, l’industrie de l’éolien offshore connaît des turbulences. Plusieurs appels d’offres lancés en 2024 ont échoué en raison de décisions politiques et économiques, et l’annonce en janvier 2025 de la suspension des nouveaux cycles d’attribution a jeté une incertitude considérable sur l’avenir de l’éolien offshore dans le pays. Cette décision renforce les défis auxquels le secteur est confronté, malgré des projets toujours en cours au Royaume-Uni et en Europe continentale, où près de 9,5 GW de projets sont en attente de validation finale.

L’Afrique et l’éolien offshore : un potentiel sous-exploité

Malgré l’engouement mondial pour l’éolien offshore, l’Afrique reste largement absente de ces projections, comme en témoigne son absence dans les prévisions de Rystad Energy. Pourtant, le continent africain dispose d’un potentiel important, notamment en raison de ses côtes longues et des conditions climatiques favorables au développement de l’éolien offshore.

Par exemple, le Maroc se positionne comme un acteur stratégique de l’éolien offshore en Afrique. En février 2025, le royaume a annoncé son intention d’accélérer le développement de cette source d’énergie, en mettant à profit les vents puissants de ses côtes atlantiques et de la région de Tanger, où les vents atteignent des vitesses impressionnantes de 11 m/s. Cette initiative pourrait faire du Maroc un leader de l’éolien offshore en Afrique, à condition de surmonter plusieurs obstacles.

Les défis à relever en Afrique

Bien que le potentiel soit considérable, plusieurs défis doivent être surmontés pour que l’Afrique puisse exploiter pleinement l’éolien offshore. Parmi les obstacles figurent des cadres réglementaires souvent flous, un savoir-faire local limité dans le domaine des énergies renouvelables et un financement insuffisant pour développer les projets à grande échelle. En outre, les infrastructures nécessaires à l’implantation de ces technologies sont encore sous-développées dans de nombreuses régions du continent.

À terme, cependant, l’éolien offshore pourrait jouer un rôle clé dans la satisfaction de la demande croissante en électricité en Afrique, où près de 600 millions de personnes ont encore un accès limité à l’énergie. Si des efforts sont faits pour lever ces obstacles, l’Afrique pourrait bénéficier d’une croissance significative dans ce secteur, ce qui contribuerait non seulement à l’amélioration de l’accès à l’énergie mais aussi à la réduction des émissions de carbone sur le continent.

Moctar FICOU / VivAfrik

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