Lors de la deuxième édition des « Ndekki », une initiative phare du Projet Sen Spatial, les responsables sénégalais ont mis en lumière le rôle stratégique des données géospatiales pour plusieurs secteurs essentiels, notamment la gouvernance, la planification territoriale et la recherche scientifique. Tidiane Sidibé, directeur général de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT), et Isidore Diouf, directeur général de Sénégal Numérique (SENUM SA), ont souligné l’importance capitale de ces données pour soutenir une gestion optimale du territoire et la prise de décision éclairée.
Un cadre propice à l’innovation et à l’échange sur les données géospatiales
L’événement s’est tenu sous l’égide du Projet Sen Spatial, fruit de la collaboration entre le Groupe interinstitutionnel de concertation et de coordination (GICC) en géomatique et l’Ambassade de France. Le « Ndekki » représente un moment privilégié d’échange entre les acteurs du secteur géospatial, où innovations, solutions, bonnes pratiques et opportunités d’affaires sont partagées. Lors de cette rencontre, l’ANAT a présenté ses projets phares, dont le Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT), et ses initiatives autour de la production et de l’exploitation de données géospatiales, notamment la Base de données urbaines et d’autres projets structurants.
Les données géospatiales, pilier de la gouvernance et de l’économie numérique
Dans son intervention, M. Sidibé a rappelé que le partage et l’accès ouvert aux données géospatiales sont essentiels pour garantir une gouvernance transparente, favoriser la recherche scientifique, et stimuler la compétitivité de l’économie numérique. Selon lui, un pays sans données géospatiales fiables ne peut envisager de vision à long terme. « La donnée territoriale est la base pour intégrer tous les autres secteurs : climatique, sanitaire, démographique et bien d’autres », a-t-il précisé.
Il a également évoqué le Projet Sen Spatial comme un exemple concret de l’engagement du Sénégal à renforcer son indépendance géospatiale et à bâtir un écosystème d’innovation autour des données satellitaires. Ce projet vise non seulement à soutenir les politiques publiques mais aussi à favoriser l’émergence de nouvelles solutions numériques et à dynamiser l’économie.
GéoSénégal, un levier majeur pour l’infrastructure géospatiale nationale
M. Sidibé a souligné l’importance de la refonte du Géoportail du Sénégal (GéoSénégal), qui constitue un pilier central dans le développement de l’infrastructure nationale de données géospatiales (INDG). Cette initiative vise à faciliter l’accès à des données fiables, actualisées et ouvertes, dans le but de répondre aux défis identifiés par la Vision Sénégal 2050. Parmi ces défis figurent la modernisation de l’administration publique, la promotion de l’inclusion numérique, le soutien à la recherche, la stimulation de l’innovation locale, ainsi que le développement d’une économie du savoir inclusive et durable.
L’importance des données géospatiales fiables pour la planification et la vision à long terme
Isidore Diouf, directeur général de Sénégal Numérique et président du GICC, a insisté sur l’importance des données géospatiales fiables pour la planification et le développement du pays. « Avoir des données géospatiales, c’est avoir le pouvoir. Sans données, il n’y a pas de planification. Et sans données fiables, la Vision Sénégal 2050 ne pourra jamais se concrétiser », a-t-il déclaré. Il a précisé que les données territoriales sont fondamentales pour établir une planification cohérente et pour fournir aux décideurs un socle d’informations crucial pour des décisions éclairées et stratégiques.
Une feuille de route claire pour l’avenir
M. Diouf a également révélé que d’ici à la fin 2026, le Sénégal devrait disposer de données géospatiales fiables et validées pour le développement de son espace MVP (Minimum viable product), qui sera présenté lors des plus hautes instances pour intégrer et superposer les données de manière harmonieuse.
Le Projet Sen Spatial s’inscrit pleinement dans la Vision Sénégal 2050, une stratégie nationale qui cherche à positionner le pays en tant que leader régional en matière d’innovation numérique, de souveraineté technologique et d’économie du savoir.
Moctar FICOU / VivAfrik
