La transition énergétique en Afrique du Sud ne concerne pas seulement la réduction des émissions de CO₂ et la sécurisation de l’approvisionnement électrique, mais elle représente aussi un enjeu de santé publique majeur. En effet, la pollution de l’air liée à l’exploitation du charbon affecte gravement la santé des populations, en particulier celles vivant à proximité des centrales thermiques.
La pollution de l’air et ses effets sur la santé en Afrique du Sud
L’un des défis les plus pressants liés à la transition énergétique en Afrique du Sud est la pollution de l’air générée par l’utilisation du charbon. Si le pays est souvent cité pour ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables, la question de la santé publique reste une priorité sous-estimée. Selon une étude publiée en février 2025 par le South African Medical Research Council (SAMRC), les populations vivant près des centrales à charbon souffrent d’un risque accru de maladies respiratoires et cardiovasculaires en raison de la pollution atmosphérique.
L’étude révèle que la pollution de l’air, particulièrement l’émission de dioxyde de soufre (SO₂) et de dioxyde d’azote (NO₂), aggrave des pathologies chroniques telles que les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et la tuberculose. De plus, les enfants, plus vulnérables, connaissent une augmentation des cas de pneumonie et des malformations congénitales dans les zones affectées.
Les conséquences sanitaires de la pollution du charbon
Le rapport du SAMRC souligne une hausse de 6% des impacts sanitaires liés à la pollution de l’air provenant des centrales à charbon. Ces effets ne se limitent pas aux maladies respiratoires : les recherches ont également mis en évidence une augmentation des hospitalisations liées aux maladies cardiovasculaires et des complications sanitaires chez les plus jeunes. Les habitants des régions les plus polluées souffrent également d’une espérance de vie réduite à cause de l’exposition prolongée à des particules fines et à des gaz toxiques.
La nécessité de renforcer les normes de qualité de l’air
Face à ce constat alarmant, l’étude recommande un renforcement des normes de qualité de l’air pour protéger la population. Cependant, cette mesure seule ne suffira pas à endiguer les risques sanitaires liés au charbon. La transition énergétique vers les énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne, apparaît comme la solution clé pour réduire ces impacts sanitaires.
Une transition énergétique cruciale pour la santé des sud-africains
L’Afrique du Sud, qui dépend encore à 80% du charbon pour sa production d’électricité, doit désormais concilier ses impératifs économiques avec la nécessité de protéger la santé publique. Bien que le charbon soit un pilier économique du pays, il constitue aussi une menace directe pour la santé des Sud-Africains, particulièrement ceux vivant dans les régions proches des centrales.
L’étude du SAMRC met en lumière un aspect souvent négligé de la transition énergétique : l’importance de la santé publique dans la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En investissant dans les énergies renouvelables, l’Afrique du Sud pourrait non seulement réduire sa dépendance au charbon et lutter contre le changement climatique, mais aussi protéger des millions de vies des effets dévastateurs de la pollution atmosphérique.
Un avenir plus sain grâce à la transition énergétique
L’abandon progressif du charbon en Afrique du Sud ne représente pas uniquement un enjeu environnemental et énergétique, mais également un impératif sanitaire. La transition vers les énergies renouvelables s’impose comme une solution nécessaire pour protéger les populations des effets nocifs du charbon, améliorer la qualité de l’air et réduire la charge sanitaire des maladies liées à la pollution. Pour garantir un avenir plus sain, l’Afrique du Sud doit accélérer son passage vers une énergie propre et durable, en mettant l’accent sur la santé publique.
Moctar FICOU / VivAfrik
