Au Kenya, le blé est la deuxième céréale la plus consommée après le maïs. Cependant, le pays dépend à hauteur de 87 % des importations pour répondre à ses besoins nationaux en blé. Face à cette dépendance et pour renforcer la sécurité alimentaire, le gouvernement kényan met en place une série de stratégies visant à augmenter la production locale et réduire cette dépendance. L’objectif est de réduire de 17 % les importations de blé d’ici à 2027.
Une production locale insuffisante malgré un potentiel élevé
Le 14 mars 2025, le quotidien local Kilimo News a rapporté cette initiative ambitieuse, citant Bruno Linyiru, directeur général de l’Agriculture and Food Authority (AFA), qui a détaillé les actions du gouvernement. Selon M. Linyiru, l’augmentation de la production de blé repose sur un soutien renforcé aux producteurs locaux, ainsi que sur l’extension des superficies agricoles dédiées à cette culture. « Le pays dispose du potentiel pour produire davantage de blé. Le gouvernement entend fournir un soutien accru sous forme d’intrants agricoles et de services de vulgarisation pour que les agriculteurs puissent augmenter leur production », a-t-il précisé.
Expansion des zones de culture et soutien aux agriculteurs
Le gouvernement kényan prévoit d’étendre la culture du blé dans des régions encore sous-exploitées, notamment les comtés de Laikipia, Samburu et Marsabit. Ce plan complète les initiatives déjà en place dans les zones de production traditionnelles telles que les comtés de Nakuru, Bomet, et Trans-Nzoia, connus pour leurs rendements agricoles. Cette expansion est un élément clé du plan pour atteindre les objectifs fixés.
Une baisse de la superficie de culture depuis 2019
Le Kenya fait face à des défis en matière de production de blé. Entre 2019 et 2023, la superficie cultivée en blé a diminué de 23 %, passant de 136 525 hectares à 104 000 hectares, selon les données du Bureau national de la statistique (KNBS). Cette réduction des surfaces cultivées s’explique en partie par un choix des agriculteurs de privilégier la culture du maïs, qui a offert des prix plus attractifs ces dernières années.
Stagnation de la production locale et dépendance aux importations
La production locale de blé est restée relativement stagnante ces dernières années, avec une production moyenne de 359 000 tonnes entre 2019 et 2023, selon le KNBS. Ce faible niveau de production a contraint le Kenya à importer en moyenne 1,9 million de tonnes de blé chaque année pour répondre à ses besoins intérieurs.
Le gouvernement kényan espère que ces nouvelles mesures permettront de stimuler la production locale et de réduire progressivement les importations, contribuant ainsi à renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays. Si ces efforts portent leurs fruits, le Kenya pourrait non seulement réduire ses importations de blé, mais aussi diversifier et renforcer son secteur agricole.
Moctar FICOU / VivAfrik