Sommet de Dakar 2 : La souveraineté alimentaire, une « priorité » pour les chefs d’Etat africains

Réunis à Diamniadio, dans le département de Rufisque, mercredi 25 janvier 2023 dans le cadre du Sommet de Dakar 2 qui prendra fin vendredi 27 janvier 2023, les chefs d’Etat et de gouvernement africains se sont engagés, à faire de la souveraineté alimentaire une « priorité » avec plus d’investissements et de soutien aux agriculteurs et aux jeunes pour l’accès au foncier.

Ils intervenaient lors d’un panel de haut niveau dans le cadre du deuxième Forum de Dakar consacré à la souveraineté alimentaire et la résilience organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le gouvernement sénégalais et la Commission de l’Union africaine (UA).

Axé autour du thème : « Nourrir l’Afrique : Souveraineté alimentaire et résilience », la rencontre de Dakar est articulée sur l’action engageant les chefs d’Etat et de gouvernement africains dans la mobilisation des ressources destinées à exploiter le potentiel agricole et alimentaire du continent.

Pour le président nigérian, Mouhamadou Buhari, la hausse des prix de matières premières de base telles que le blé et le maïs doit « accélérer l’impératif d’aller vers de plus grands investissements pour nous nourrir nous-même aujourd’hui et dans le futur ».

Il s’agit, à ses yeux, d’accroître la productivité agricole par des mécanismes innovants de financement pour assurer la sécurité alimentaire du continent et arrêter de dépendre des importations.

Cette option nécessite également l’accès des agriculteurs au foncier, aux intrants de qualité notamment les semences, les engrais et du matériel agricole moderne, a-t-il dit, en présence de ses homologues sénégalais, kenyan, mauritanien et des Premiers ministres ivoirien et nigérien. M. Buhari estime qu’une option vers une « souveraineté alimentaire durable demande des investissements sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et sur les acteurs de ces secteurs ».

De son côté, le chef de l’Etat malgache, Andrey Rajolina, a d’emblée expliqué sa présence au Forum de Dakar sur la souveraineté alimentaire pour « montrer » son « engagement à sauver l’histoire » du continent.

A ce propos, Rajolina a laissé entendre que « nous avons des armes beaucoup plus puissantes que des bombes et des chars, ce sont nos terres, la jeunesse et des agriculteurs volontaristes à aider pour changer l’histoire de l’Afrique ».

Le président malgache a également révélé que le continent africain qui fait 30 millions d’hectares de terre est beaucoup plus grand que la Chine, l’Europe et les Etats-Unis.

Ainsi, dira-t-il à ses homologues, « certainement nous avons tous des programmes de souveraineté alimentaire et de résilience mais il y a une chose qu’on devrait partager, c’est notre devoir de nourrir nos populations ».

Pour lui, la solution, c’est que les chefs d’Etat africains puissent arriver par des investissements soutenus à augmenter le rendement de chaque agriculteur en lui octroyant des semences, des engrais et des terres.

Autre intervenant, autre point de vue. En effet, le Premier ministre, Ouhoumoudou Mohamadou du Niger a soutenu : pays sahélo-sahélien avec seulement quatre mois de pluviométrie, le Niger ne dispose que d’un tiers de sa superficie cultivable.

C’est pourquoi, ils ont adapté leur agriculture à ce contexte « pas du tout favorable » en initiant le programme dénommé les « Nigériens nourrissent les Nigériens » (NNN), a-t-il expliqué.

Toutefois, le Niger dispose d’une des plus grande réserve d’eau souterraine à faible et grande profondeur allant d’un mètre à 1000 mètres, a fait valoir le Premier ministre.

C’est pourquoi, le gouvernement nigérien s’est engagé par des investissements avec l’appui de partenaires à développer une agriculture hors saison pour l’augmentation des rendements, a-t-il dit. 

Mohamadou a indiqué que des forages et des barrages sur des cours d’eau ont été réalisés pour permettre de passer de 5000 tonnes de production céréalière à 800 000 tonnes en 2022 avec en perspective un million de tonnes pour la prochaine année.

La Côte d’Ivoire, elle est représentée par son Vice-président, Tiémoko Meyliet Koné. Ce dernier a pour sa part, engagé les dirigeants africains à soutenir les agriculteurs à être du début à la fin de la chaîne de valeurs.

Suffisant pour M. Koné de confier qu’« il faut que ceux qui produisent (les agriculteurs) soient jusqu’au bout de la chaîne pour tirer pleinement profit de leur travail ».

Le président mauritanien, Mohamed Ghazouani, a de son côté déclaré qu’il s’agit d’exploiter « le potentiel agricole du continent en allant résolument vers la transformation au profit des populations en lieu et place de l’importation abusive des denrées de première nécessité ».

Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a également réitéré l’engagement de l’Union africaine à être le fer de lance de ces initiatives de souveraineté alimentaire avec la Banque africaine de développement et tous les partenaires techniques et financiers mobilisés pour accompagner cette dynamique.

Moctar FICOU / VivAfrik


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