L’appel du Président de la République du Sénégal par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (UA) en faveur de la souveraineté alimentaire en Afrique n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En effet, comme une réponse à l’appel de Macky Sall, la Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée, mercredi 25 janvier 2023 lors de la cérémonie d’ouverture du Sommet de Dakar 2, à apporter une contribution substantielle dans ce combat pour la conquête de la souveraineté alimentaire en Afrique. Il s’agit, pour Akinwumi Adesina, d’aider l’Afrique à apporter une solution à la nourriture du monde, compte tenu de son potentiel.
« L’Afrique peut et devrait contribuer à nourrir le monde. Le potentiel est important, mais personne ne mange cela. Il est temps pour le continent d’être appuyé afin de contribuer à nourrir le monde. La BAD s’engagera à hauteur de 10 milliards de dollars américains en faveur de l’Afrique, au cours des prochaines années», a notamment déclaré le président de BAD.
Intervenant au 2ème Forum de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience, le Nigérian a précisé que ce financement allait s’articuler autour d’un appui direct dans la livraison d’intrants agricoles et alimentaire.
« Le temps de l’action est venu », a commenté le président de la BAD, initiatrice de cette rencontre internationale à laquelle une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement participent aux côtés d’autres acteurs du secteur financier et agricole entre autres.
Pour le patron de la BAD, il faut agir, car cette action pourra être déterminante dans l’alimentation du monde. « L’heure est venue pour la souveraineté et la résilience pour l’Afrique. Ce que l’Afrique fera dans l’agriculture déterminera l’alimentation du monde. Le reste du monde va soutenir pour aider l’Afrique à atteindre ses objectifs», a-t-il insisté. L’objectif, pour Akinwumi Adesina, est de faire du Sommet de Dakar 2 le moment d’aborder un nouveau virage dans l’agriculture africaine, en la faisant passer de la production du « court terme aux productions à long terme, pour sécuriser l’agriculture africaine ».
Le sommet de Dakar doit consacrer « un nouveau départ vers une nouvelle destination », a encore dit Akinwumi Adesina, rappelant que 65% des terres arables du monde sont en Afrique tout en regrettant la dépendance du continent à l’importation et le fait que des millions d’africains aillent au lit dans la faim.
A l’en croire, il faut « passer du court terme aux productions à long terme pour sécuriser l’agriculture africaine ».
Pour l’ancien Premier ministre nigérian, il faut aller vers des actions décisives, afin de relever le défi de la nourriture du continent. « Nous devons relever la barre et relever nos ambitions et nous dire qu’il est temps de nourrir l’Afrique. Et cela est possible », a-t-il martelé. Et pour cela, il faut « mettre en place des moyens adéquats et durables afin de rendre l’agriculture attrayant pour les jeunes. Nous devons soutenir les agriculteurs surtout les petits exploitants agricoles dont la majorité sont des femmes et impliquer les jeunes. L’Agriculture doit devenir le nouveau pétrole de l’Afrique », a-t-il préconisé en insistant particulièrement sur la nécessité de libérer le potentiel de production agricole de l’Afrique.
Poursuivant son allocution, Adesina a indiqué que « nos Nations sont nos mères. Elles nous portent pour que nous nous développions», a-t-il fait valoir.
Pour aller vers « des actions décisives », Akinwumi Adesina, l’ancien ministre nigérian de l’Agriculture du Nigéria a souligné que la technologie seule ne suffisait pas et qu’il fallait aussi des infrastructures routières, des politiques favorables et des financements.
Moctar FICOU / VivAfrik


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