L’Organisation météorologique mondiale (OMM) redoute les effets dévastateurs, cet été 2023, du phénomène climatique El Niño attendu cette année.
Cultures dévastées par la sécheresse, chaleur torride, forêts ravagées par les incendies, villages noyés sous les inondations… Les événements climatiques extrêmes recensés en 2022, un peu partout dans le monde, pourraient n’être qu’un avant-goût de ce qui nous attend les mois prochains.
Rappelons que mercredi 3 mai 2023, l’Organisation météorologique mondiale alertait sur le risque de survenue d’El Niño. Il s’agit d’un phénomène climatique naturel qui trouve sa source dans le Pacifique Sud et qui provoque des changements météorologiques importants dans de nombreuses régions du monde. El Niño a aussi des effets sur le réchauffement climatique.
Le phénomène, qui trouve son origine dans l’océan Pacifique, n’était pas arrivé depuis 2019, et pourrait avoir comme conséquence une augmentation du réchauffement mondial compris entre 0,1 et 0,3 degrés. À ce stade, impossible de prédire l’intensité et la durée du phénomène.
« Il y a 60 % de chances qu’El Niño se développe d’ici à la fin juillet (2023) et 80 % de chances d’ici à la fin septembre (2023) », faisant craindre « un nouveau pic du réchauffement climatique » et de nouveaux « records de température », selon son chef, Petteri Taalas de l’OMM dans son bulletin daté du 3 mai 2023.
Mais en 2016, El Niño avait en partie été responsable de l’année la plus chaude jamais enregistrée. Toutes les régions du globe ne sont pas touchées de la même manière par El Niño. Généralement, le phénomène provoque une augmentation des précipitations en Amérique du Sud, en Californie ou encore dans la Corne de l’Afrique. Mais à l’inverse, il peut causer de graves sécheresses qui entrainent des incendies en Australie par exemple. Ou des récoltes de riz pouvant être divisées par deux en Asie du Sud-Est et en Inde.
Enfin, le risque de violents ouragans est fortement accru dans le Pacifique sud. Quant à l’Europe, elle n’est habituellement pas touchée par le phénomène, car le continent est plutôt influencé par les températures de l’Atlantique.
Surnommé « l’enfant terrible du Pacifique », El Niño (terme espagnol qui signifie l’enfant) se produit en moyenne tous les deux à sept ans. Les alizés s’essoufflent et changent de direction. Toute la circulation atmosphérique est perturbée entre les pôles et l’équateur. La remontée des eaux froides le long de l’Amérique du Sud se trouvant contrariée, le Pacifique Est se réchauffe d’au moins 0,5 °C (cela peut aller bien au-delà) par rapport à la normale, entraînant, à son tour, un réchauffement de la planète tout entière.
Le directeur de rechercher au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste du climat, Christophe Cassou a expliqué que « l’évènement El Niño se caractérise par ce qu’on appelle des téléconnexions, c’est à dire des zones qui sont liées à ces évènement El Niño dans le pacifique mais qui sont à distance ».
« Toutes les zones tropicales sont affectées par les évènements El Niño, par exemple les moussons en Inde ou en Asie du Sud-Est et en Afrique sont plus faibles. Cela entraîne donc des sécheresses qui ont un impact sur les récoltes, sur les populations et sur l’économie générale. À l’inverse, les conditions sont plutôt humides sur l’Amérique du Sud, au Brésil par exemple », a poursuivi Christophe Cassou.
Qui a conclu qu’« en fait les évènements El Niño sont caractérisés par des évènements extrêmes, des pluies diluviennes et des sécheresses, mais à des endroits qui ne sont pas habituels. On a une redistribution des évènements extrêmes ».
Moctar FICOU / VivAfrik


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