Les droits des femmes et des autochtones au cœur des solutions contre la désertification

Alors que la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse sera célébrée le 17 juin 2023, les acteurs de terrain prendront la parole ce vendredi 16 juin 2023 à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York pour alerter sur les conséquences de la désertification. Un nouveau rapport rappelle pourquoi les peuples autochtones sont les garants de la conservation et la préservation des terres.

Parmi les acteurs de terrain qui prendront le podium, la militante tchadienne Hindou Ibrahim Oumarou. Connue pour son combat en faveur des droits des femmes et des peuples autochtones, elle espère faire infléchir les décideurs politiques qui seront réunis à New York pour écouter aussi son témoignage. Car elle subit la désertification au quotidien. « À chaque fois qu’il y a des inondations ou une période de sécheresse, les nutriments dans le sol sont soit inondés ou asséchés », explique-t-elle à RFI.

La militante tchadienne a renchéri que « les terres dégradées n’ont pas de nutriments qui permettent à la végétation de pousser. La terre, on dit qu’elle est morte. Et quand la terre est morte, il faut se déplacer ». La désertification, causée par des variations climatiques, pousse de nombreuses populations à migrer : « On ne peut pas vivre là où il n’y a pas d’eau, là où il n’y a pas de pâturages pour les animaux », témoigne Oumarou.

Cette migration entraîne souvent des conflits intercommunautaires : « Il y a ceux qui veulent protéger l’endroit où ils étaient avant, mais il y a ceux qui veulent se battre aussi pour accéder à cette terre fertile ».

Revaloriser les femmes

Pour Hindou Ibrahim Oumarou, il faut restaurer les sols, et pour ce faire, elle plaide pour le droit à la terre pour les femmes. « Elle sait utiliser ses savoirs traditionnels pour refertiliser la terre et planter, parce qu’elle n’a pas le choix, elle doit avoir sa récolte pour nourrir ses enfants ». De nombreuses femmes africaines n’ont pas le droit d’accéder à la terre. Une situation qu’Oumarou compte dénoncer lors de la réunion de haut niveau organisée par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. « J’attends que tous les ministres conviés à New York voient les femmes comme une solution et reconnaissent qu’elles doivent être revalorisées », dira-t-elle à RFI.

Les droits fonciers peinent à se concrétiser

C’est la conclusion d’une étude du collectif Rights Resources Initiative publiée le 15 juin. « Qui possède la terre du monde ? » est le titre de l’étude. Une chose est sûre, pas les peuples autochtones. Ils détiennent seulement 18% de la surface de la planète, selon ce rapport qui pointe des barrières juridiques et des lois répressives. Or, les autochtones sont les garants de la conservation, soulignent les auteurs.

Respectueux de la nature

« Nous respectons le cycle de la forêt. Nous prenons seulement ce dont nous avons besoin, jamais plus. Chaque feuille est précieuse, explique Cristiane Juliao Pankararu, une autochtone brésilienne. Nous surveillons toute personne qui rentre, et nous demandons permission d’y pénétrer aux forces spirituelles de la forêt ».

Ce rapport, qui s’appuie sur des recherches précédentes, établit un lien direct entre des droits fonciers des autochtones et des faibles taux de déforestation. Pour Cristiane Juliao Pankararu, la raison tient au fait que les autochtones aiment et respectent la nature. « Nous organisons des rites, avec beaucoup de danses et des prières afin de remercier le Créateur pour les bonnes choses qu’il nous donne et la sagesse pour protéger la forêt », lit-on à RFI.

La canicule menace au Royaume-Uni

Après une pause de 46 jours, l’opérateur du réseau électrique National Grid a rallumé, lundi 12 juin, la centrale de Ratcliffe-on-Soar pour répondre à la demande croissante de climatisation, alors que les températures frôlent les 30 degrés. Une décision dénoncée par les défenseurs de l’environnement, qui rappellent que le charbon contribue au réchauffement climatique et fait grimper le thermomètre, d’où les vagues de forte chaleur.

En Californie, les méga feux freinent l’ardeur des assureurs

En Californie, certains assureurs ne veulent plus assurer les nouveaux propriétaires de maisons à cause du risque trop élevé de méga feux. C’est le cas du premier assureur immobilier de l’État, State Farm. Il n’est pas le seul, depuis le début de l’année, au moins trois autres assureurs ont annoncé refuser les nouveaux contrats à cause de ces feux de forêts géants qui ravagent chaque année la région. Et lorsque les compagnies acceptent encore de le faire, les prix peuvent parfois être multipliés par trois voire par cinq pour assurer une habitation.

Les côtes du Texas envahies par des poissons morts

Depuis le week-end dernier, des bars, des requins, ou encore des raies se sont échoués sur plusieurs kilomètres de plage. Un épisode d’une ampleur inhabituelle. La raison tient à trois phénomènes : une eau plus chaude que d’habitude, une mer calme et un temps nuageux. Cela a réduit fortement l’oxygène présent dans l’eau et asphyxié les poissons.

Un guide des oiseaux en langue zoulou

Un guide ou plutôt une liste compile le nom de près de neuf-cents oiseaux présents en Afrique du Sud, rapporte le Guardian. L’objectif : permettre aux communautés indigènes de pouvoir parler des oiseaux sans avoir à passer par l’anglais ou l’Afrikaans. La liste encore provisoire est disponible sur le site de l’ONG Birdlife South Africa. Par exemple : « isichibamanzi » est le nom zoulou du Fou du Cap.

Moctar FICOU / VivAfrik


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