Les méfaits de la déforestation décryptés par les journaux

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Plusieurs médias en ligne ont mis en exergue les conséquences de la déforestation sur l’accès à l’eau notamment en Afrique. Le site d’information scidev.net a préféré attirer l’attention sur le manque du liquide précieux engendré par la déforestation. « La déforestation réduit l’accès à l’eau potable », note le journal à sa Une.

Selon nos confrères, « Une étude menée au Malawi a révélé que le défrichage d’une vaste zone d’arbres réduisait l’accès à l’eau potable saine dans les communautés », a-t-on expliqué. Si l’on se fie à ce site, les experts estiment que les forêts jouent un rôle clé dans la réalisation des objectifs de développement durable en matière d’eau, de santé, d’alimentation et de changement climatique. Pour les chercheurs qui ont mené cette étude, précise notre source, entre 1972 et 2009, le Malawi a perdu 36% de sa superficie forestière, ce qui les a motivés à évaluer dans quelle mesure le déboisement – la déforestation – pourrait avoir une incidence sur l’accès à l’eau potable.

« Notre étude montre qu’une réduction de 14 % de la superficie forestière réduit de 13 % l’accès à une eau potable saine », ajoute le journal qui cite Annie Mapulanga, auteure principale de l’étude et économiste au ministère des Ressources naturelles, de l’Énergie et des Mines du Malawi.

Le quotidien bamada.net ne dit pas le contraire et affirme que « La déforestation au Malawi au cours de la dernière décennie (14 %) a eu le même effet sur l’accès à une eau potable salubre qu’une réduction de 9 % des précipitations », indiquent nos confrères. Qui précisent : « Ils (les auteurs : Ndlr) ont comparé les données satellitaires avec des informations sur l’accès à l’eau potable chez les ménages, à l’aide d’enquêtes démographiques sur la santé, menées dans le pays en 2000 et 2010 ». Le journal qui cite SciDev.Net note que Hisahiro Naito, co-auteur de l’étude et professeur agrégé d’économie à l’université japonaise de Tsukuba a expliqué que ces découvertes pourraient avoir des conséquences pour d’autres pays africains, tels que la Tanzanie, qui connaissent des taux de déforestation élevés.

La source esquisse toutefois quelques pistes de solutions relayant les propos de Maxon Ngochera, spécialiste de la qualité de l’eau au ministère de l’Agriculture, de l’Irrigation et de l’Eau du Malawi, pour qui, les conclusions sont essentielles et invitent les gouvernements africains à prendre des mesures pour préserver les forêts, afin d’accroître l’accès à l’eau potable. Maxon Ngochera estime dans le journal qu’il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation pour que les communautés comprennent les avantages de la protection des forêts et les conséquences de la production non durable de charbon de bois.

« Les communautés doivent également assumer la responsabilité de protéger les forêts », a poursuivi  Maxon Ngochera, ajoutant que l’abattage des arbres pour la production de charbon de bois pourrait être réduit en améliorant l’accès à l’énergie dans les zones rurales, grâce à l’extension des programmes d’électrification rurale et à la promotion de foyers améliorés.

A la Une de beninwebtv.com, la déforestation est accusée d’être la « deuxième cause du changement climatique ». « Les forêts absorbent environ 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an. Lorsque les arbres sont coupés, ce carbone est renvoyé dans l’atmosphère, ce qui fait de la déforestation la deuxième cause du changement climatique », lit-on dans le journal.

Pour sa part, pleinchamp.com, affiche à sa Une « L’agriculture, à la fois responsable et victime du déclin de la biodiversité ». Notre source qui met en exergue l’impact de la biodiversité sur l’agriculture précise : « Les pertes d’écosystèmes intacts se sont produites principalement dans les tropiques, qui ont les plus hauts niveaux de biodiversité de la planète, précise le rapport. Par exemple, 100 millions d’hectares de forêts tropicales ont été perdus entre 1980 et 2000, en raison principalement de l’augmentation de l’élevage du bétail en Amérique latine (environ 42 millions d’hectares) et des plantations en Asie du Sud-Est (environ 7,5 millions d’hectares, dont 80 % destinés à l’huile de palme) ».

Le site poursuit que si l’agriculture porte sa part de responsabilité dans la dégradation des écosystèmes, elle en est également devenue la victime. Le rapport montre par exemple que « la dégradation des sols a réduit de 23 % la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale » et qu’une partie de la production agricole « est confrontée au risque de disparition des pollinisateurs ».

Concluant, le quotidien rapporte que le rapport de l’IPBES (Ndrl : Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques) met l’accent sur l’agroécologie, sur « l’engagement plus fort de tous les acteurs du système alimentaire (y compris les consommateurs) », sur une gestion plus intégrée des paysages et des bassins versants, sur la conservation de la diversité génétique et des races locales, ainsi que sur « des approches qui responsabilisent les consommateurs et les producteurs grâce à la transparence des marchés, à l’amélioration de la distribution et de la localisation (qui revitalisent les économies locales), la réforme des chaînes d’approvisionnement et à la réduction du gaspillage alimentaire ».

Moctar FICOU / VivAfrik

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