Sénégal : la polémique entre ministère des Pêches et de l’Economie maritime et acteurs du secteur est un débat d’ordre national (APRAPAM)

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La polémique qui alimente, ces derniers jours, l’actualité nationale au Sénégal, entre le ministère des Pêches et de l’Economie maritime et certains acteurs du secteur parmi lesquels le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES), est d’ordre national, puisque l’enjeu de cette passe d’arme, c’est la gestion durable des ressources halieutiques, particulièrement les petits pélagiques dont la gestion nécessite la transparence et la bonne gouvernance. C’est du moins, l’avis de l’Association pour la promotion et de la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime (APRAPAM) qui mène une campagne d’information et de sensibilisation des acteurs de ce secteur névralgique de l’économie sénégalaise. Les acteurs de la pêche membres de l’APRAPAM soutiennent que le patriotisme voudrait que tout citoyen pense d’abord à l’intérêt général et non à celui d’une personne, d’un groupe d’individus ou d’une seule communauté. Il devrait prévaloir en tout temps et en toutes circonstances, invite surtout le ministère des Pêches et de l’Economie maritime à impulser une véritable politique de pêche qui s’adosse sur le code de la pêche, la lettre de politique sectorielle pour la pêche et l’aquaculture et sur le Plan Sénégal émergent (PSE). Seulement, leur président, Gaoussou Guèye et compagnie pensent que le dernier acte posé par le ministre, Alioune Ndoye, n’est pas pour apaiser le climat entre les différentes parties. « Il ne s’agit pas d’une affaire crypto-personnelle ou une affaire entre le ministère en charge des Pêches et certains industriels. A mon avis, c’est un problème d’ordre national qui nous inquiète à plus d’un titre », a-t-il insisté dans les colonnes de allafrica.com.

Le CCALP ne fait même pas 15 membres

« Ce qui nous inquiète, c’est qu’on nous dit qu’on ne peut pas convoquer la commission d’attribution des licences à cause de la pandémie du COVID-19 en nous demandant de donner notre avis par voie électronique. C’est contradictoire ! », martèle Gaoussou Guèye qui ne comprend toujours pas qu’on puisse convoquer une délégation de 11 à 12 personnes constituant la délégation des professionnelles de la pêche artisanale alors que le CCALP ne fait même pas 15 membres. Ce qui est beaucoup plus inquiétant, c’est qu’il y a une délégation qui a quitté Mbour pour assister à l’audience avec le ministre alors qu’on interdit les déplacements entre les régions pour freiner la propagation du COVID-19. « Comment ont-ils fait pour aller assister à la réunion d’autant plus qu’on a donné des directives pour que les gens ne voyagent plus d’une région à une autre avec la maladie qui commence à prendre des proportions inquiétantes surtout avec les contacts communautaires ? », s’est encore interrogé le président de l’APRAPAM. « Comment peut-on refuser de convoquer le CCALP et, en même temps, convier les acteurs de la pêche artisanale pour parler avec eux de cette question d’attribution ou non de licences à des navires chinois ou russes?» se demande Gaoussou Guèye qui estime que l’urgence, aujourd’hui, c’est de faire l’évaluation des ressources halieutiques disponibles au Sénégal, d’une manière à disposer de données fiables, avec une forte implication des chercheurs du Centre régional océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT) qui regorge de scientifiques de renom capables d’effectuer ce travail de recherche. Certaines pratiques de pêche qui ne respectent aucune norme constituent une « menace extrêmement grave » qui va occasionner la perte d’emplois, dérégler la chaine alimentaire et menacer la stabilité sociale du pays, a alerté Gaoussou Guèye, selon qui la question n’est pas d’octroyer ou ne pas d’octroyer de licences, ajoute le média panafricain.

Impact du Covid-19 sur la pêche : raréfaction des crevettes à Foundiougne (Sénégal)

Le département de Foundiougne fait partie des zones pourvoyeuses du marché sénégalais en crevettes. Mais depuis l’entrée en vigueur de l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu destiné à limiter la propagation du coronavirus, les débarquements de ce produit halieutique ont drastiquement baissé. Les pêcheurs de Foundiougne ne sont pas épargnés par les effets du Covid-19. Les séries de mesures prises afin de limiter la propagation du coronavirus ont négativement impacté leur activité. «Les mareyeurs sont confrontés à de réelles difficultés relatives à la revente des ressources halieutiques, car la situation économique n’est plus la même», déplore Joseph Sarr. Selon le coordonnateur du Conseil local de la pêche artisanale (CLPA) de Foundiougne, depuis l’entrée en vigueur de l’Etat d’urgence assorti d’un couvre-feu, le commerce des produits halieutiques dans cette zone tourne au ralenti. En effet, la pêche de crevettes reste l’une des activités dominantes dans le département de Foundiougne. Et cette activité se déroule la nuit. Par conséquent, les débarquements de ce produit ont drastiquement baissé, d’après le président du CLPA. Une situation qu’il impute au couvre-feu. A cet effet, Joseph Sarr souligne les dures conditions de pêche et celles de la commercialisation des produits halieutiques au retour d’immersion en mer. Ce qui entraîne aussi, d’après lui, «des dommages collatéraux en ce qui concerne le ravitaillement en ressources assuré par le dernier maillon de la chaîne, à savoir les secteurs connexes, les revendeurs ou les petites économies au quai ou à l’intérieur du département, sans oublier les consommateurs qui endurent la cherté des produits», note lequotidien.sn.

Moctar FICOU / VivAfrik

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