Les experts planchent sur l’état des forêts communautaires et la restauration des paysages dégradés au Cameroun

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Les Organisation non gouvernementale (ONG), les associations, le Global industry classification standard (GICS), les partenaires techniques et financiers et les médias ont tenu une table ronde sur l’état des forêts communautaires et la restauration des paysages dégradés au Cameroun le 16 juin 2022 à Yaoundé.

S’exprimant sur l’objectif de cette rencontre de haute portée, la directrice de WWF-Cameroun, Clotilde Ngomba qui présidait la cérémonie a d’entrée de jeu précisé à mediaterre.org qu’il s’agissait pour son organisme « de partager les leçons apprises depuis 20 ans des pratiques des forêts communautaires dans le paysage transfrontalier du Tridom (le Tri-national Dja-Cameroun, Odzala-Congo, Minkebe- Gabon) et de présenter les opportunités de restauration des paysages dégradés dans la région du Nord Cameroun ».

Au cours de cette réunion, les participants ont pris connaissance du rapport produit par WWF-Cameroun sur l’état des forêts communautaires dans le paysage Tridom-Cameroun. Il ressort de ce rapport qu’en 2020, 686 forêts communautaires ont été dénombrées sur une superficie de deux millions d’hectares. Et depuis l’adoption de la loi de 1994 régissant les forêts communautaires au Cameroun, WWF-Cameroun et d’autres partenaires ont apporté leurs appuis à un peu plus de 80 groupements de forêts communautaires.                              

Selon le Rapport relayé par mediaterre.org et qui montre qu’en dépit des nombreuses difficultés auxquelles font faces ces forêts communautaires (lourdes et coûteuses procédures administratives pour l’obtention des documents administratifs, faiblesse des revenues en milieu rural, conflits entre acteurs), certaines forêts communautaires ont obtenu des résultats remarquables. Les revenus générés par elles ont ainsi été utilisés pour faciliter l’accès à l’eau, à l’électricité, à améliorer l’habitat ainsi qu’à soutenir l’éducation et la santé des populations autochtones et des communautés locales. C’est notamment le cas de la forêt communautaire du village d’Assok au sud du Cameroun gérée exclusivement par le peuple autochtone Baka.

Le rapport explique que ces résultats sont perfectibles. Pour cela, plusieurs actions et mesures doivent être prises. Il s’agit notamment de la nécessité de renforcer les capacités organisationnelles des communautés locales et de procéder à la diversification de l’utilisation des ressources des forêts communautaires.

« Il y a une fixation sur l’exploitation du bois, mais les communautés n’ont pas toujours les capacités d’exploition du bois des forêts, d’où la nécessité de diversifier leurs activités avec un focus sur l’exploitation des produits forestiers non ligneux », a expliqué Belmond Tchoumba, coordinateur régional Programme Forêt WWF-Afrique centrale.

Si l’on se fie au rapport, des initiatives dans le domaine de protection des forêts et de l’écosystème sont également envisagées. Certaines forêts communautaires se sont ainsi diversifiées dans les initiatives de paiements pour services écosystèmes et ont utilisés les bénéfices financiers pour améliorer les opérations forestières et développer l’agriculture. Mais tous ces efforts nécessitent un encadrement et un appui efficient de l’Etat si l’on veut mieux optimiser les retombés.

L’une des doléances qui revient chez les initiateurs de projets de forêts communautaires est la nécessité de simplifier les procédures administratives afin de faciliter le développement des forêts communautaires qui sont appelées à impulser le développement local.

Cette table ronde a également été l’occasion de prendre connaissance d’une étude réalisée au cours de cette année 2022 sur la restauration des paysages dégradés dans la région du Nord-Cameroun. Sur les trois sites pilotes choisis que sont Faro, Badjida et Benoué et qui s’étendent sur environ 500 hectares, le constat est le même : la dégradation des sols est essentiellement due aux méthodes culturales pas adaptées, à la transhumance, au surpâturage et à l’orpaillage. L’urgence est donc à la restauration de ces paysages dégradés qui ne devra pas seulement consister à planter des arbres, mais aussi rendre les terres productives. Dès lors, lit-on mediaterre.org, l’intensification de l’agroforesterie, le reboisement et la protection des rives des cours d’eau s’avèrent impératifs pour sauver ses zones, suggère l’étude.

Que ce soit le cas du paysage transfrontalier du Tridom-Cameroun où celui de la partie septentrionale du Cameroun, les experts de WWF appellent à la mutualisation des initiatives, notamment la mise sur pied de partenariats gagnants-gagnants entre tous les acteurs du secteur. C’est dans cette optique qu’ils ont a à cette occasion, présenté leur nouvelle plateforme de communication dénommée « Moneytrees Cameroon » (l’arbre à argent), destinée non seulement à faciliter les échanges entre les potentiels investisseurs et porteurs de projets, mais également à la mobilisation de fonds.

Moctar FICOU / VivAfrik

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