L’ONU alerte sur « la possibilité d’une famine tout à fait réelle » au Soudan

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Au Soudan, les risques de famine sont réels ont prévenu, vendredi 12 avril 2024, les agences humanitaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui craignent que la crise humanitaire s’étende aux pays voisins si les combats se poursuivent.

La nouvelle alerte concernant l’insécurité alimentaire généralisée et une famine imminente au Soudan a contraint Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’un point de presse régulier des organisations humanitaires à Genève de déclarer que « le temps presse ».

Après près d’un an de guerre civile brutale entre factions armées rivales, la production alimentaire a été touchée et les communautés sont confrontées à de graves pénuries d’autres ressources essentielles telles que l’eau et le carburant.

On estime que plus de huit millions de personnes ont été arrachées à leurs foyers et que des dizaines de milliers de personnes ont été tuées ou blessées.

« Si les combats ne cessent pas et sans un accès sans entrave pour l’aide humanitaire, la crise au Soudan s’aggravera considérablement dans les mois à venir et pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de la région », a-t-il mis en garde.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, quant à elle, averti qu’un enfant de moins de cinq ans sur sept souffre de malnutrition aiguë et que 70 à 80% des centres de santé ne fonctionnent plus.

Le porte-parole de l’OMS a indiqué que cinq millions de personnes étaient « au bord de la famine » dans les zones touchées par le conflit.

Pour sa part, le chef de la délégation de la Fédération de la Croix-Rouge (FICR), Farid Abdulkadir, a souligné qu’il s’agissait de « la plus grande crise » humanitaire actuelle.

« La possibilité d’une famine est tout à fait réelle » car « la production alimentaire au Soudan a été fortement réduite » et les revenus des ménages ont baissé, a relevé Thair Shraideh, du Programme de développement de l’ONU (PNUD), depuis Bruxelles. Selon l’ONU, dans les prochains mois, près de 5 millions de personnes pourraient plonger dans une « insécurité alimentaire catastrophique », le niveau le plus élevé de l’échelle du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

L’insécurité alimentaire modérée ou grave touche déjà près de six ménages sur dix, les États du Kordofan occidental, du Kordofan méridional et du Nil Bleu étant les plus touchés.

Le PNUD a demandé une aide alimentaire immédiate pour les plus vulnérables au Soudan, où plus de la moitié des ménages ruraux contactés dans le cadre de ses recherches ont signalé que les travaux agricoles ont été considérablement perturbés dans les États de Khartoum, de Sennar et du Kordofan occidental.

Moctar FICOU / VivAfrik

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