Le Groupe de la Banque africaine de développement a accordé un don de 6,6 millions de dollars pour aider le gouvernement fédéral de la Somalie à renforcer la capacité de l’État à bâtir son architecture financière afin de promouvoir une croissance inclusive et équitable.
Le projet de développement du secteur financier de la Somalie se concentrera sur l’amélioration de la capacité des institutions financières – notamment la Banque centrale de Somalie, la Somalia Development and Reconstruction Bank et le Financial Reporting Center – à concevoir des offres de crédit efficaces et à mettre en œuvre des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il renforcera également l’expertise du secteur financier par une formation et une assistance ciblées.
L’institution financière panafricaine a fait valoir que les réformes visent à construire en Somalie un secteur financier compétitif et connecté à l’échelle mondiale, à renforcer la stabilité, la confiance et l’inclusion sur le plan financier, et à attirer les investissements privés.
Rappelons que la Somalie est, depuis longtemps, aux prises avec des menaces sécuritaires que font peser les groupes armés qui dépendent de financements illicites. Le renforcement de ses institutions financières est donc crucial pour sa stabilité et celle de l’ensemble de la Corne de l’Afrique. L’intégration dans le système financier mondial a été entravée par l’insécurité et les barrières institutionnelles. L’absence de services bancaires intermédiaires et de correspondants a isolé davantage le pays des réseaux financiers internationaux, limitant ainsi les transferts de fonds essentiels.
Le renforcement de la réponse du pays à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et sa mise en conformité avec les normes internationales permettront l’intégration de la Somalie dans l’architecture financière mondiale.
Pour le directeur du Département du développement du secteur financier à la Banque africaine de développement, Ahmed Attout, « cette intervention arrive à point nommé pour renforcer la gouvernance, la responsabilisation, les compétences et le développement technologique, tout en favorisant la croissance du secteur privé grâce à l’amélioration de la réglementation et au développement du secteur financier ».
Concluant son allocution, M. Attout a ajouté que « cela permettra également de mettre en place des systèmes financiers nationaux robustes offrant une plus grande disponibilité de financements à long terme, des coûts d’intermédiation réduits et une infrastructure financière améliorée ».
Moctar FICOU / VivAfrik