Le ministre Ghanéen des Finances a révélé lors d’une conférence de presse animée à Accra la semaine dernière que le pays compte mobiliser 3 milliards $ de financement auprès de sa diaspora.
De l’avis de Ken Ofori-Atta, la nouvelle initiative dont le lancement est prévu avant la fin de l’année 2020, vise à financer des projets de développement dans plusieurs domaines tels que celui des infrastructures, de l’agriculture et du tourisme. En outre, les autorités envisagent mettre en place des taux plus avantageux pour les placements d’argent dans les banques ghanéennes afin d’attirer les investisseurs de la diaspora.
Rappelons qu’en 2017, les Africains de la diaspora ont transféré plus de 65 milliards $ de fonds vers leurs pays d’origine, d’après des chiffres de l’African Institute for Remittances (AIR), soit plus du double de l’aide publique au développement, reçue la même année. Conscients de cette opportunité, de nombreux pays africains se sont tournés, ces dernières années, à l’instar du Ghana, vers leurs diasporas pour financer leurs projets de développement, face à l’insuffisance de l’aide publique étrangère et à la faiblesse des recettes fiscales.
La nouvelle annonce intervient dans un contexte économique marqué par une hausse de la dette, due aux récents emprunts effectués par le gouvernement de Nana Akufo-Addo pour financer ses budgets successifs. De nombreuses institutions ont appelé les autorités à améliorer la gestion de la dette pour éviter tout risque de surendettement, alors que le pays vient à peine de sortir d’un programme d’assistance du Fonds monétaire international (FMI) qu’il n’a pas souhaité prolonger.
Pour rappel, le FMI table sur une croissance économique à 7% pour le pays en 2019, avant un essoufflement à 5% en moyenne, au cours des prochaines années.
Moctar FICOU / VivAfrik