Une start-up lève 150 millions de dollars pour « ressusciter » le dodo !

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Par Nathalie Mayer, Journaliste                                                              

Ils avaient déjà annoncé leurs ambitions concernant le mammouth laineux ou encore le loup de Tasmanie. Voici maintenant que Colossal Biosciences révèle vouloir ressusciter le dodo.

Le dodo, c’est un animal presque mythique. Un drôle d’oiseau pour ainsi dire sans aile. Mais qui a bel et bien existé. Les scientifiques l’avaient baptisé Dontre de Maurice. Parce qu’il vivait paisiblement sur l’île Maurice. Jusqu’à ce que les colons y débarquent. Moins d’un siècle plus tard, il a disparu. C’était à la fin du XVIIe siècle. Aujourd’hui, une start-up américaine ambitionne de réparer les dégâts et de ressusciter le dodo.

Fin 2021, les ingénieurs de Colossal Biosciences avaient déjà annoncé vouloir redonner vie au mammouth laineux. Puis à l’été 2022, ils s’étaient penchés sur la problématique du loup ou tigre de Tasmanie. Dans les deux cas, l’objectif était non seulement de faire revivre des espèces emblématiques, mais aussi l’espoir un peu fou de participer à une sorte de rééquilibrage des écosystèmes. Cette fois, c’est pour ressusciter le dodo que la start-up a levé des fonds. Auprès notamment de sociétés de capital-risque, de la CIA et de Paris Hilton ! Pas moins de 150 millions de dollars, tout de même.

L’ADN ne peut pas tout faire

L’ennui, c’est qu’on en sait peu du dodo. Il ne reste plus de lui que quelques os conservés dans des musées. Alors les biologistes de Colossal Biosciences ont d’abord dû chercher des traces de son ADN. Ils en ont finalement trouvé du côté du Musée d’histoire naturelle de Copenhague (Danemark). Étape suivante : comparer cet ADN à celui du plus proche parent vivant du dodo, une sorte de pigeon appelé le nicobar à camail. Puis, se servir de ciseaux génétiques, ceux de la technologie CRISPR, pour finalement recréer des cellules de dodo qui seront alors inséminées dans des œufs d’autres oiseaux.

Malgré leur optimisme, les chercheurs de la start-up préviennent que le dodo ainsi ressuscité ne pourra pas ressembler à 100 % au dodo original. Une question d’évolution qui ne s’est pas faite dans un environnement qui a radicalement changé depuis le XVIIe siècle. Et beaucoup de leurs collègues rappellent que plutôt que de vouloir ressusciter des animaux disparus, nous devrions nous concentrer sur le fait d’empêcher la disparition de nouvelles espèces. Et ils soulignent le danger qu’il y a à faire croire que nous pouvons aussi « facilement » de réparer la nature que nous avons détruite. Parce que… ce n’est pas possible !

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