Malgré le changement climatique, l’insécurité alimentaire…, l’Afrique va « devenir la deuxième région du monde à la croissance la plus rapide », selon la BAD

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La tenue d’un déjeuner annuel offert par la Banque africaine de développement (BAD), jeudi 29 février 2024, aux ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ainsi qu’aux représentants d’organisations internationales basées à Abidjan, en Côte d’Ivoire a été l’occasion pour le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, d’annoncer que les pays africains continuent d’enregistrer une croissance économique plus rapide que la moyenne mondiale de 3 %, faisant preuve de résilience face à plusieurs défis, dont le changement climatique, les tensions géopolitiques, la hausse de l’inflation, l’insécurité alimentaire et l’augmentation de la dette.

« Selon les prévisions, l’Afrique comptera onze des vingt économies à la croissance la plus rapide au monde en 2024 », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, ajoutant que « quinze pays africains ont enregistré une croissance de leur production de plus de 5 % ».

Rappelons que lors du Sommet de l’Union africaine organisé les 17 et 18 février 2024 à Addis-Abeba, en Ethiopie, la Banque africaine de développement a lancé son rapport sur les Performances et perspectives macroéconomiques en Afrique 2024. Ce rapport montre que l’Afrique devrait rester la région du monde où la croissance est la plus rapide, après l’Asie, dépassant la moyenne mondiale de 3 % enregistrée en 2023.

« Tout le travail de la Banque africaine de développement consiste à aider les pays à renforcer leur résilience, que ce soit face aux chocs économiques externes, aux chocs climatiques ou aux variations des taux d’intérêt mondiaux qui ont continué de faire pression sur les capacités de service de la dette et sur la dépréciation des devises, faisant grimper l’inflation », a déclaré M. Adesina.

Signalons que la Banque a repris les déjeuners diplomatiques après près de cinq ans d’interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Il s’agissait ainsi du premier déjeuner diplomatique depuis 2019, le dernier ayant eu lieu quelques mois avant que les actionnaires de la Banque ne conviennent collectivement d’une augmentation significative de 150 % du capital de l’institution, le faisant passer de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars — la plus importante augmentation de capital dans l’histoire de la Banque créée en 1964.

La 16ème reconstitution des ressources du Fonds africain de développement a bénéficié d’un montant record de 8,9 milliards de dollars de contributions des pays donateurs, soit la reconstitution la plus importante de l’histoire du Fonds depuis sa création en 1973, a renchéri le patron de la BAD.

A l’en croire, le Fonds africain de développement sera en mesure de faire encore plus, grâce à l’autorisation donnée au Fonds par les gouverneurs du Groupe de la Banque d’utiliser ses capitaux propres pour lever des fonds sur les marchés de capitaux. « Cette décision historique, prise par nos gouverneurs lors des Assemblées annuelles 2023, tenues à Charm el-Cheikh, en Égypte, permettra au Fonds africain de développement de lever 27 milliards de dollars supplémentaires pour accroître l’aide au développement économique des 37 pays à faible revenu », a-t-il souligné.

Au cours de ce rassemblement, Akinwumi Adesina, a présenté aux diplomates les innovations financières du Groupe de la Banque. « Il y a quelques semaines à peine, la Banque a lancé la toute première émission de capital hybride sur le marché des capitaux, une première mondiale pour une banque multilatérale de développement. L’émission de capital hybride de 750 millions de dollars, sursouscrite à hauteur de six milliards de dollars, est une référence au niveau mondial. »

Poursuivant son allocution, M. Adesina a indiqué que les Conseils d’administration du Groupe de la Banque avaient approuvé, en 2023, 159 opérations pour les pays, d’une valeur de dix milliards de dollars, ce qui représente le deuxième niveau de financement le plus élevé dans l’histoire de la Banque.

Dans l’ensemble les opérations de la Banque ont eu un impact direct sur la vie de 400 millions d’Africains au cours des sept dernières années, a-t-il soutenu.

Moctar FICOU / VivAfrik 

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