Le défi de l’accès à l’énergie au menu du sommet États-Unis-Afrique de Dallas

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Le 16ème Sommet des affaires États-Unis-Afrique organisé du 6 au 9 mai 2024 à Dallas, dans l’Etat du Texas, aux Etats-Unis sous le thème « USA-Afrique : un partenariat pour un succès durable » est initié par le Conseil des entreprises pour l’Afrique (CCA, sigle anglais).

Ce sommet a servi de tremplin pour les plus de 1 500 participants dont des chefs d’Etat et de gouvernement, des opérateurs économiques des secteurs public et privé américains et africains, de réfléchir aux opportunités et perspectives commerciales et énergétiques entre les États-Unis et le continent africain. 

Rappelons qu’en Afrique, 600 millions de personnes sont encore sans électricité, la plupart dans des communautés isolées. Faute de connexion possible au réseau central, le secteur peut être une mine d’or pour les investisseurs, grâce au boom de l’installation de générateurs électrique.

Au menu des échanges également, le développement durable et énergétique. Les deux parties ont convenu de l’urgence de promouvoir les énergies renouvelables et de lutter contre le changement climatique. Des initiatives visant à accroître l’accès à l’énergie propre, à développer les infrastructures durables et à soutenir la transition vers une économie verte ont été discutées en détail. L’innovation et la technologie également. Les participants ont mis en avant le rôle crucial de la technologie dans la transformation socio-économique de l’Afrique. Des discussions ont porté sur la promotion de l’entrepreneuriat, le développement des compétences numériques et la collaboration dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la blockchain et de la cybersécurité.

D’ici à 2030, le gouvernement américain, mais aussi la Banque mondiale, veulent avoir doublé l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Les agences de commerce et de développement américaines en ont aussi fait une priorité, car selon Nisha Biswal, numéro deux de l’Agence américaine de financement du développement (DFC), l’énergie est le socle de la prospérité de l’Afrique.

« Vous avez besoin d’énergie fiable pour alimenter l’industrie pétrolière, si vous voulez agrandir vos extractions minières, vous avez besoin de courant, si vous voulez créer une économie numérique, des data center, vous avez besoin de courant. Donc l’électricité est l’élément de base. On fournit des infrastructures énergétiques sur tout le continent, renouvelable, éolien, solaire, connecté ou non au réseau électrique », a exposé Nisha Biswal.

La DFC a ainsi débloqué 412 millions de dollars de prêt et assurance de risque pour la distribution d’énergie verte et pour la construction d’une centrale électrique à Freetown qui va générer 75% de l’énergie de Sierra Leone.

Suffisant pour les participants aux sommet d’appeler à décentraliser l’électrification. Ainsi, pour accéder aux communautés isolées, il ne faut pas forcément envisager une connexion au réseau électrique du pays, mais imaginer d’autres modèles. « Un de nos défis, c’est de trouver le moyen de répondre au challenge du dernier kilomètre, en utilisant les clients de ces communautés qui peuvent payer pour l’électricité pour nous permettre d’accéder à ceux qui ne peuvent pas payer pour y avoir accès », a expliqué Richard Nelson, de l’agence Power Africa. Ce dernier coordonne les agences américaines et les secteurs publics et privés pour fournir de l’électricité à 300 millions de personnes d’ici à 2030.

Ainsi les projets récents de l’agence américaine pour le commerce et de développement, l’USTDA, sont focalisés sur ces derniers kilomètres avec la création, par exemple, de mini-réseau électrique solaire indépendant du réseau électrique au nord du Nigeria ou l’aide à la création de batteries solaires en Zambie.

« On se concentre sur les projets non connectés au réseau électrique, parce que c’est le moyen le plus efficace d’accéder aux communautés isolées. Ces projets hors réseaux ne seront pas des gros projets d’un coup. Je pense que cela fait du sens de soutenir à la fois les mégaprojets financés à grande échelle, mais ils n’accéderont jamais à ces communautés en même temps.  Donc, il faut faire les deux », a précisé, Enoh Ebong, la directrice de l’USTDA.

Désormais, la production d’énergie décentralisée, c’est-à-dire non connectée au réseau, est essentielle pour combler le fossé en matière d’accès à l’énergie.

Moctar FICOU / VivAfrik

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