Le Congo salue sa coopération avec la BAD et attend un accompagnement décisif dans la mobilisation des financements climatiques

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Les autorités congolaises ont salué le rôle moteur du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) dans le développement du pays notamment dans le domaine des infrastructures où la Banque est le principal partenaire du pays, a-t-on appris d’un communiqué diffusé à Brazzaville, la capitale de la République du Congo le 21 mai 2024.

En effet, des responsables gouvernementaux ont exprimé leur satisfaction à la vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services, Marie-Laure Akin-Olugbade, en visite du 6 au 8 mai 2024 dans le pays.

D’après le texte officiel, Mme Akin-Olugbade qui était en mission de dialogue politique et d’appui aux opérations de la Banque, a mené des discussions constructives avec plusieurs ministres.

Ainsi, le ministre d’État, ministre de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et de l’Entretien routier, Jean-Jacques Bouya, s’est réjoui de la « très bonne coopération avec la Banque africaine de développement dans le domaine des infrastructures », et a déclaré en attendre encore plus avec la Banque au regard de son avantage comparatif dans le financement des infrastructures sur le continent.

La Banque est le principal partenaire du Congo en matière de financement des infrastructures. Elle est l’institution leader dans la construction des corridors routiers et des projets intégrateurs. Elle a financé notamment la route Ketta-Djoum sur le corridor Yaoundé-Brazzaville portant sur l’aménagement d’une route bitumée d’environ 505 kilomètres entre Ketta, au Congo, et Djoum, au Cameroun (189 km au Cameroun, 316 km au Congo) et la première section de la route Ndende-Dolisie pour relier le Congo au Gabon. La Banque a également financé la construction de réseaux à fibre optique qui relient le Congo au Cameroun et à la République centrafricaine. Elle finance aussi les études pour la réalisation des voies d’accès du pont route-rail qui doit relier les deux Congo. Avec Africa50, la Banque assure le leadership dans la mobilisation des ressources, lit-on dans le communiqué.

Qui a fait valoir que le ministre Bouya a présenté à la vice-présidente des études de projets routiers, toutes financées par la Banque et a sollicité son appui pour la réalisation d’études de barrages hydroélectriques sur le fleuve Congo. La Banque s’est engagée à étudier favorablement cette requête afin d’aider le Congo à faire face au déficit énergétique qui pèse sur son développement économique et social. Le ministre a également indiqué que le Congo présentera deux ou trois projets bancables au Forum pour l’investissement en Afrique (African Investment Forum, AIF 2024) prévu à Rabat en décembre 2024.

La ministre du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, également gouverneure de la Banque pour le Congo a insisté sur la nécessité d’un renforcement de capacités afin que le Congo tire davantage parti de l’aide au développement. « Nous voulons absolument tout faire pour que les cellules de gestion et les ministères sectoriels s’approprient les différentes procédures des partenaires financiers et pour cela, l’appui de la Banque est nécessaire », a indiqué, dans le texte, Mme Ebouka-Babackas.

Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo et la vice-présidente, ont partagé l’idée d’une évaluation à mi-parcours du Projet de développement intégré des chaînes de valeur agricoles du Congo (PROVIDAC) afin de permettre à ce projet de répondre à ses objectifs de développement de la filière maïs/manioc et de renforcer les capacités des producteurs semenciers afin de développer une véritable chaîne de valeur agricole au Congo. Le ministre a également exposé à la vice-présidente l’Agenda pour la transformation agricole du Congo (ATAC), un programme gouvernemental visant à développer le secteur agricole du Congo.

Selon le document officiel, la ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Alerte Soudan-Nonault, s’est appesantie sur les difficultés à mobiliser les financements climatiques, plaidant pour que le Congo ait accès à tous les outils de financement de la Banque. « Certains instruments de financement sont régionaux et d’autres sont arrivés à expiration », a précisé la vice-présidente. La vice-présidente a indiqué que la Banque soutenait techniquement le Projet readiness du Fonds bleu du bassin du Congo et mène des réflexions sur la création d’une bourse de carbone ainsi que l’évaluation des ressources naturelles pour leur prise en compte dans le calcul du PIB des pays africains.

D son côté, le ministre de l’Économie et des Finances Jean-Baptiste Ondaye, s’est félicité de l’appui de la Banque au Congo dans le cadre de son programme de réformes avec le Fonds monétaire international. En fin 2023, la Banque a fourni au Congo un appui budgétaire de 92 millions de dollars, qui a permis au pays de faire face à certains défis pressants. Jean-Baptiste Ondaye a indiqué que le Congo respecterait ses engagements vis-à-vis de ses partenaires dont la Banque africaine de développement.

La vice-présidente a profité de ses échanges pour présenter à ses interlocuteurs, la nouvelle stratégie décennale de la Banque (2024-2033) qui met l’accent sur l’accélération de la mise en œuvre des « High 5 » dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et dans un contexte de réforme de l’architecture financière internationale. La stratégie met aussi l’accent sur l’égalité de genre, l’appui aux jeunes, les changements climatiques notamment la mobilisation des financements climatiques.

Elle a aussi informé ses interlocuteurs, des discussions en cours avec le Conseil d’administration pour l’ouverture d’un bureau pays de la Banque au Congo et s’est assurée du plein engagement du gouvernement pour accueillir en 2026, dans des conditions optimales, les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque. Elle a également informé ses interlocuteurs de la prochaine réunion de reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, l’un des principaux instruments de développement pour les 37 pays à faible revenu du continent. Le ministre de l’Économie a d’ores et déjà indiqué que le Congo plaiderait pour une reconstitution conséquente des ressources du Fonds.

Mme Akin-Olugbade a également présenté à ses interlocuteurs, le nouvel économiste-pays résident, M. Olivier Béguy qui remplace M. Sié Antoine-Marie Tioyé en fin de mission.

La délégation de la vice-présidente comprenait entre autres le directeur général de la Banque en Afrique centrale, Serge N’Guessan, son adjoint Solomane Koné, également responsable pays pour le Congo, l’économiste pays résident, Sié Antoine-Marie Tioyé, l’économiste en chef régional, Hervé Lohoues et le chargé principal des programmes pays, Mohamed Coulibaly, a conclu le communiqué officiel.

Moctar FICOU / VivAfrik

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