Un rapport de la Banque mondiale souligne une hausse de 8,3 % de la production de noix de cajou en 2023 en Guinée-Bissau  

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La récolte de noix de cajou s’est établie à 260 000 tonnes en 2023 en Guinée-Bissau, affichant une hausse de 8,3 % par rapport à la campagne précédente (240 000 tonnes), a indiqué la Banque mondiale dans son rapport annuel sur la Situation économique du pays d’Afrique de l’Ouest publié le 16 mai 2024.

Selon ces travaux, en dépit de cette croissance d’une année sur l’autre de la production, les volumes exportés ont stagné, s’établissant à 170 000 tonnes contre un stock évalué à 171 000 tonnes un an plus tôt. Pour expliquer cette situation, l’institution financière évoque notamment le niveau élevé de la contrebande vers les pays voisins comme le Sénégal et la Guinée qui a concerné le reste de la récolte.

Ainsi, les auteurs du rapport parcouru par l’Agence Ecofin ont affirmé que « es mauvais résultats à l’exportation s’expliquent en partie par la faiblesse de la demande et des prix internationaux, mais aussi par un monopole sur les conteneurs d’expédition au début de la campagne, qui a fait grimper les prix des conteneurs et entraîné des niveaux élevés de contrebande vers la Guinée et le Sénégal pour éviter les coûts supplémentaires ».

D’après la Banque mondiale, la faiblesse des prix sur le marché international s’est traduite par une baisse des prix à la production, qui n’ont pas dépassé 150 Fcfa/kg dans certaines régions pendant la majeure partie de la campagne et qui sont restés en deçà du seuil de 375 Fcfa/kg fixé par le gouvernement.

Des perspectives favorables pour la filière en 2024

Les autorités tablent cependant sur une amélioration de la production en 2024, notamment en raison de conditions météorologiques favorables et du programme de soutien aux agriculteurs mis en œuvre par le gouvernement.

Selon la Banque mondiale citée par l’Agence Ecofin, les exportations devraient aussi s’améliorer sensiblement avec l’autorisation d’exportation par 9 routes frontalières alors que jusqu’ici seules les exportations de noix de cajou par le port de Bissau étaient autorisées. D’après l’institution financière, les perturbations liées aux attaques Houthis en mer Rouge peuvent également créer des opportunités de croissance en Guinée-Bissau.

« Les perturbations maritimes au Moyen-Orient ont entraîné une hausse des coûts de fret entre l’Asie et l’Europe, ce qui s’est traduit par une augmentation de la demande de noix de cajou en provenance d’Afrique. Cette perturbation permet d’obtenir une prime de 0,2 à 0,3 $/kg par rapport à la noix de cajou d’origine vietnamienne sur les contrats au comptant. Malgré les risques liés au commerce maritime, les entreprises chinoises devraient pénétrer le marché de la transformation en Asie, en concurrence avec l’Inde et le Viêt Nam pour le cajou bissau-guinéen, créant ainsi de nouveaux liens commerciaux », lit-on dans le rapport.

Rappelons que la Guinée-Bissau est l’un des principaux producteurs de noix de cajou en Afrique de l’Ouest avec la Côte d’Ivoire, le Nigéria ou encore le Bénin. Dans le pays, la filière fournit environ 90 % des recettes d’exportation et assure des revenus à 80 % de la population.

Moctar FICOU / VivAfrik

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