La COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) qui se tient du 2 au 13 décembre 2024 à Riyad en Arabie Saoudite a été l’occasion pour la Turquie d’annoncer un engagement majeur en faveur de la Grande Muraille Verte. Ce projet ambitieux, initié par l’Union africaine (UA), vise à lutter contre la désertification en Afrique en reboisant des terres dégradées et en renforçant la résilience des communautés face aux effets du changement climatique. La Turquie a ainsi exprimé son soutien officiel à l’Agence de la Grande Muraille Verte, en tant que partenaire stratégique dans la lutte contre la désertification et la promotion de la sécurité alimentaire, de la biodiversité et du développement durable en Afrique.
Un engagement pour la résilience climatique en Afrique
La Grande Muraille Verte est un projet phare pour le Sahel et l’Afrique en général. Il s’agit de la plantation d’une vaste ceinture d’arbres, de végétation et de cultures agricoles sur plus de 8 000 kilomètres à travers 11 pays du Sahel, dans le but de restaurer les terres dégradées et d’améliorer les conditions de vie des populations locales. Ce projet est d’une importance cruciale pour lutter contre la désertification croissante et les effets du changement climatique qui affectent la région, notamment les périodes de sécheresse prolongées, la perte de biodiversité et l’insécurité alimentaire.
Le rôle de la Turquie dans la lutte contre la désertification
Lors de la COP16, la Turquie a mis en avant ses actions déjà entreprises dans le domaine de la lutte contre la désertification et a exprimé sa volonté d’intensifier ses efforts à l’échelle internationale. Le pays a notamment souligné ses projets de reforestation et ses initiatives pour préserver les terres agricoles dans les régions les plus vulnérables à la désertification, telles que la Méditerranée et le Moyen-Orient. La Turquie, qui fait face à ses propres défis environnementaux, notamment la désertification dans les zones de l’Anatolie et du sud-est du pays, est particulièrement consciente de l’urgence d’agir pour protéger les terres agricoles et améliorer la gestion des ressources naturelles.
Le soutien turc à la Grande Muraille Verte repose sur plusieurs axes stratégiques. Tout d’abord, il inclut l’aide technique et financière pour soutenir les projets de restauration des terres, mais aussi l’échange de connaissances et l’assistance dans l’adoption de technologies agricoles résilientes face aux changements climatiques. En outre, la Turquie a proposé d’accueillir des formations et des ateliers pour les experts et les communautés locales afin de partager ses bonnes pratiques en matière de gestion des terres et de conservation de la biodiversité.
Une coopération renforcée pour la sécurité alimentaire et la biodiversité
L’engagement de la Turquie dans le projet de la Grande Muraille Verte ne se limite pas à la restauration des terres. Le pays met également un accent particulier sur l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les régions touchées par la désertification. En soutenant des projets agricoles durables et des systèmes de production résilients, la Turquie cherche à garantir une approvisionnement alimentaire stable pour les communautés locales tout en protégeant les écosystèmes.
De plus, la Turquie reconnaît que la lutte contre la perte de biodiversité est étroitement liée à la lutte contre la désertification. En s’engageant à soutenir la Grande Muraille Verte, la Turquie entend également promouvoir des pratiques agricoles qui préservent la biodiversité et favorisent le développement de systèmes écologiques durables. En rétablissant la végétation et en régénérant les sols, le projet permet de renforcer les écosystèmes naturels tout en offrant des solutions aux communautés vulnérables.
Une collaboration pour le développement durable
La COP16 a été l’occasion pour les gouvernements du monde entier, les organisations internationales et les acteurs du secteur privé de se réunir et de discuter des solutions à apporter aux défis environnementaux mondiaux. Dans ce cadre, l’engagement de la Turquie en faveur de la Grande Muraille Verte constitue une contribution significative à la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 13 (Lutte contre le changement climatique), l’ODD 15 (Vie terrestre) et l’ODD 2 (Faim zéro). Le soutien de la Turquie renforcera la coopération internationale et la mise en place de projets de développement durable dans les pays touchés par la désertification.
Une réponse aux défis de la désertification dans un contexte de changement climatique
La désertification est un phénomène qui touche de nombreuses régions du monde, particulièrement en Afrique. Avec l’augmentation des événements climatiques extrêmes et des changements dans les régimes de précipitations, les pays du Sahel et du Moyen-Orient sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Dans ce contexte, la Grande Muraille Verte représente une réponse tangible et concrète aux défis de la désertification.
L’engagement de la Turquie à soutenir cette initiative stratégique souligne l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre les défis environnementaux mondiaux. Grâce à des partenariats renforcés, des projets de restauration écologique, et une gestion durable des ressources naturelles, il est possible de freiner l’avancée de la désertification et de bâtir un avenir plus résilient pour les populations vulnérables.
La COP16 a permis de mettre en lumière l’importance de la coopération internationale face à des défis environnementaux mondiaux comme la désertification. L’engagement de la Turquie à soutenir l’Agence de la Grande Muraille Verte constitue une étape cruciale dans la lutte contre la désertification en Afrique et un modèle de coopération durable pour renforcer la résilience climatique, la sécurité alimentaire, et la biodiversité à l’échelle mondiale.
Moctar FICOU / VivAfrik