Les catastrophes naturelles ont coûté au monde 82 milliards d’euros en 2015. Même si ce chiffre est le plus bas depuis 2009, le réassureur allemandMunich Re estime, dans un rapport annuel qui fait référence sur le sujet, que le phénomène climatique naturel d’El Niño a réduit l’activité des ouragans dans l’Atlantique Nord alors qu’il a apporté d’importantes inondations et des vagues de chaleur dans de nombreux pays en développement et émergents, rapporte Leparisien dans sa livraison du 4 janvier. Du coup, l’Afrique n’a pas été épargnée par le phénomène El Nino surtout en Afrique du Sud.
9 000 morts au Népal
La catastrophe la plus meurtrière, et aussi la plus coûteuse en termes de pertes globales, a été le tremblement de terre au Népal en avril où quelque 9 000 personnes ont perdu la vie. 500 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Les pertes globales ont totalisé 4,39 milliards d’euros.
Au total en 2015, ce sont 23 000 personnes qui ont péri du fait de catastrophes naturelles, soit nettement plus que l’année précédente (7 700 décès) mais beaucoup moins que la moyenne des 30 dernières années (54 000 par an).
Selon le réassureur, beaucoup de cyclones tropicaux de 2015 se sont déchaînés dans des régions peu peuplées. En conséquence, les pertes financières ont diminué par rapport à l’an passé. Par ailleurs, 24,7 milliards d’euros étaient assurés.
En Atlantique nord, 11 cyclones tropicaux ont été recensés, un nombre que l’on n’avait pas vu depuis 1995, et quatre seulement ont atteint la force d’un ouragan alors que la moyenne est 7,6 par an. Toutefois, l’ouragan Patricia a été l’une des tempêtes les plus violentes jamais enregistrées dans le Pacifique, avec des vents allant jusqu’à 340 kilomètres par heure. Patricia a touché terre le 23 octobre près de Cuixmala, dans l’état mexicain de Jalisco.
La Nasa a diffusé une vidéo accélérée à l’approche de Patricia. Le spationaute Scott Kelly, qui se trouve actuellement dans la Station spatiale internationale, a suivi la progression du phénomène et à 2 heures du matin, il affirmait que l’ouragan, vu de l’espace, n’avait pas vraiment faibli.
Le phénomène El Nino est aussi responsable d’importantes vagues de sécheresse et de vagues de chaleur en Amérique du Sud, Afrique et Asie du Sud-Est. Les pertes globales ont été estimées à 10 milliards d’euros. En Europe aussi, l’été sec a provoqué une perte de 1,9 milliard d’euros.
Des villes sous les eaux en Grande Bretagne
En Europe, plusieurs inondations en décembre 2015 avec la tempête Desmond a frappé la Grande-Bretagne. Par endroits, il y a eu jusqu’à 200 litres de pluie par mètre carré. Le coût des dégâts est de 1,4 milliard d’euros.
Munich RE reste pessimiste pour les mois à venir. «Les scientifiques partent du principe qu’à la phase actuelle d’El Niño pourrait succéder dans les années à venir le contraire à savoir une phase de La Niña qui à l’inverse favoriserait par exemple la formation d’ouragans.»