Les villes africaines déterminées à lutter contre les changements climatiques

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Le Secrétaire général du Conseil des communes et régions d’Europe, Frédéric Vallier a révélé que samedi 24 novembre 2018 à Marrakech (Maroc) que quelques 132 villes d’Afrique subsaharienne se sont engagées dans la lutte contre les changements climatiques, dans le cadre de la Convention des maires en Afrique subsaharienne en vue d’assurer un avenir durable dans le continent et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

M. Vallier s’exprimait lors d’une interview accordée à la MAP, dans le cadre des travaux du 8ème Sommet Africités qui s’est clôturé samedi. Il a en outre soutenu que plusieurs maires africains souhaitent adhérer à cette convention, soulignant la nécessité d’aider ces villes à mettre en place des politiques adaptées tout en leur apportant le soutien adéquat, en termes d’investissement qui leur procure un développement économique durable.

Il a, également, jugé nécessaire d’appuyer les villes d’Afrique subsaharienne dans leur lutte contre le changement climatique, afin de garantir un accès à l’énergie durable, via un engagement volontaire des maires.

Le changement climatique s’accompagnera d’effets sans précédent. On assistera par exemple à une baisse des rendements agricoles, des saisons de végétation brèves et les modifications du régime des précipitations rendront l’accès à l’eau difficile. La population en Afrique devrait atteindre deux milliards dans moins de 37 ans et, dans 86 ans, trois naissances sur quatre se produiront sur le continent.

La baisse des rendements agricoles et l’accroissement démographique exerceront une pression supplémentaire sur un système de production alimentaire déjà fragile. Dans un tel contexte, les experts signalent que, si la situation actuelle perdure, l’Afrique ne pourra subvenir qu’à 13% de ses besoins alimentaires d’ici à 2050. Cela fera également peser une nouvelle menace sur les quelque 65% de travailleurs africains dont la subsistance dépend de l’agriculture, y compris sur les enfants et les personnes âgées – premières victimes de l’insécurité alimentaire.

Les collectivités locales africaines sont confrontées à divers impacts du changement climatique, et ladite convention promeut la participation des villes et des gouvernements locaux à relever ces défis, a-t-il poursuivi.

Le Conseil des communes et régions d’Europe a des projets en commun avec les Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-Afrique) et les collectivités territoriales africaines, en vue de développer un plan d’action lié au changement climatique et inventer un modèle de développement qui répond aux besoins de la population africaine, en terme de développement économique et social, a-t-il martelé.

Dans ce sillage, il a souligné l’importance des liens de coopération unissant les villes et les régions européennes et leurs homologues africaines dans l’implémentation de l’agenda 2030, en l’occurrence les objectifs du développement durable.

De même, le Secrétaire général du Conseil des communes et régions d’Europe a estimé que les collectivités marocaines se sont engagées depuis plusieurs années par le biais de la convention des maires dans le bassin méditerranéen, étant donné que le Maroc est un partenaire privilégié de l’Union Européenne.

Et d’ajouter que tant de programmes sont mis en œuvre dans le cadre du programme pour les villes intermédiaires, entre les villes européennes et celles marocaines, couvrant des champs d’activités liées à la gouvernance locale et à la décentralisation, citant à cet égard plusieurs partenariats avec les villes d’Agadir, de Rabat et de Chefchaouen. Le Maroc s’est résolument engagé en matière de la décentralisation et la régionalisation, d’où la nécessité d’accompagner les partenaires marocains dans cette visée, a-t-il noté.

À l’heure actuelle, quelques 240 millions d’Africains souffrent déjà de la faim. D’ici 2050, il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9 degré Celsius environ pour accroître d’entre 25 et 95% le nombre d’Africains sous-alimentés (+ 25% en Afrique centrale, + 50% en Afrique de l’Est, + 85% en Afrique australe et + 95% en Afrique de l’Ouest). La situation sera catastrophique pour les enfants, dont la réussite scolaire dépend d’une alimentation appropriée. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que le retard de croissance infantile provoqué chez les enfants par la malnutrition pourrait priver les pays africains de 2 à 16% de leur produit intérieur brut.

Moctar FICOU / VivAfrik

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