La France disposée à financer la liaison électrique entre le Maroc et le Sahara Occidental

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Le ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a plaidé, vendredi 26 avril 2024 à Rabat au Maroc, en faveur de la consolidation de la coopération en matière d’énergie avec le royaume chérifien, indiquant que la France était prête à participer au financement d’un projet marocain dans le territoire disputé du Sahara Occidental.

La France est prête à participer au financement d’un câble électrique de 3 gigawatts reliant la ville marocaine de Casablanca à la ville de Dakhla au Sahara Occidental, un territoire qui fait l’objet d’un litige entre le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie, a annoncé Bruno Le Maire vendredi 26 avril 2024.

« Vous allez produire de l’énergie dans la région de Dakhla, vous allez en avoir besoin dans la grande métropole de Casablanca, il faut construire des réseaux électriques pour transporter cette énergie. Je vous confirme que nous sommes prêts à participer au financement de cette infrastructure », a-t-il affirmé lors de la Rencontre économique Maroc-France, tenue à Rabat.

Début avril 2024, le ministre français au Commerce extérieur, Franck Riester, en visite à Casablanca, avait déclaré que Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé, pourrait contribuer au financement d’une ligne à haute tension entre Dakhla et Casablanca.

Le Sahara occidental fait l’objet d’un litige entre le Maroc, qui le désigne comme « provinces du Sud », et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui y revendique un État indépendant.

Le Sahara Occidental est un territoire non autonome disputé depuis 1975 entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie. Le Maroc, qui contrôle près de 80% de ce territoire au sous-sol riche en ressources naturelles, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies (ONU), prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, avait déclaré en février que la France soutenait les investissements du Maroc au Sahara occidental et avait réaffirmé son soutien au plan d’autonomie de Rabat pour le territoire, signe d’un réchauffement des liens entre les deux pays après une période de gel diplomatique.

À l’issue d’une rencontre avec son homologue marocaine Nadia Fettah, le ministre français a aussi proposé « une coopération dans le domaine nucléaire, avec des réacteurs de petite ou de moyenne taille » au Maroc qui ne dispose pas de telles centrales pour la production d’énergie.

Pour sa part, Mme Fettah a indiqué que le chantier de l’énergie « représente parfaitement la vision que nous avons de ce partenariat renouvelé ».

L’Agence française de développement (AFD) accorderait un prêt de 350 millions d’euros pour soutenir le géant marocain des phosphates et des engrais OCP dans son effort de décarbonisation, a ajouté le ministre des Finances.

Moctar FICOU / VivAfrik

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