La décision de Donald Trump de suspendre l’aide publique au développement impacte directement un projet majeur d’électrification au Sénégal. Ce programme, financé à hauteur de 318 milliards de francs CFA (500 millions de dollars) par le gouvernement américain, est remis en cause, a déclaré le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko lundi 3 février 2025 à Fass Touré, dans la région de Louga.
Une dépendance à l’aide étrangère mise en question
Lors de son intervention en wolof, Ousmane Sonko a souligné l’importance pour le Sénégal de réduire sa dépendance à l’aide internationale. « Avant-hier, le nouveau président américain a annoncé la suspension de tous les programmes d’aide au développement des États-Unis en faveur des pays pauvres pour une durée de trois ans, en attendant de revoir leur pertinence », a-t-il expliqué.
Le programme d’électrification touché par cette suspension, baptisé « Sénégal Power Compact », est financé par le Millennium Challenge Corporation (MCC), un organisme du gouvernement américain. Il vise à accroitre la production d’énergie électrique du pays et à améliorer l’accès à l’électricité pour des millions de Sénégalais.
Un projet crucial pour l’énergie au Sénégal
Ce projet d’électrification, d’une durée de cinq ans, avait bénéficié d’un financement global de 550 millions de dollars, dont 500 millions de dollars apportés par les États-Unis et 50 millions de dollars par l’État du Sénégal. Il devait contribuer à moderniser le réseau électrique, réduire les coupures de courant et favoriser le développement économique.
Cependant, la décision de Donald Trump met aujourd’hui en suspens ces avancées cruciales, soulevant des interrogations sur l’avenir du projet et les solutions alternatives pour combler ce manque de financement.
Un appel à l’autosuffisance
Face à cette situation, le Premier ministre sénégalais a exhorté ses compatriotes à se mobiliser pour réduire la dépendance à l’aide internationale. « Devons-nous continuer à compter sur l’aide étrangère ? Nous devons travailler dur et investir dans nos propres programmes de développement. Si nous y parvenons, le Sénégal sera cité parmi les pays les mieux gérés dans les années à venir ».
Des investissements chinois en contrepartie
Par ailleurs, lors de son déplacement à Fass Touré, Ousmane Sonko a présidé la cérémonie de lancement de la deuxième phase du Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural. Ce programme, financé à hauteur de 64 milliards de francs CFA par la China Exim Bank, sera mis en œuvre par la société chinoise CGCOC.
Ce projet ambitieux vise la construction de 85 forages, 89 châteaux d’eau, un réseau de distribution de 1 450 km et 300 bornes fontaines en 30 mois. Cette initiative illustre le rôle croissant de la Chine dans le développement des infrastructures au Sénégal.
Moctar FICOU / VivAfrik
