Le prix d’une tonne de cacao a doublé en raison de tensions sur la production, dégradée notamment par des mauvaises conditions climatiques en l’espace d’un an et demi. Mieux, le prix du cacao a augmenté en l’espace de 18 mois. La tonne se négocie actuellement à 5 874 et 5 386 dollars ou a franchi la barre des 6 000 dollars sur les marchés de Londres et de New York. Cette augmentation représente un pic sans précédent depuis 50 ans. Nul doute qu’à l’approche des fêtes de Pâques, cette augmentation aura une conséquence en bout de chaine pour le consommateur.
A l’origine de l’affaiblissement des récoltes, une production plus faible alors que la demande ne fait qu’exploser, créant des tensions sur le marché. Des mauvaises conditions climatiques dans les principaux pays producteurs de cacao, comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, ensemble responsables de près de 60% de la production mondiale de cacao. Depuis novembre 2023, la quantité de cacao exportée par ces deux nations a diminué de plus de 35%, essentiellement due aux conditions de sécheresse.
« Le phénomène El Niño […] affecte vraiment les cultures », a affirmé David Branch, vice-président principal du Wells Fargo Agri-Food Institute, interrogé par nos confrères de CNBC. Ce phénomène météorologique provoque des épisodes de chaleur et de sécheresse intense dans la région d’Afrique de l’Ouest, mettant à mal la culture du cacao. Les champs de cacaotiers sont également victimes du virus du swollen shoot, une maladie virale du cacaoyer.
Résultat, une inflation notable semble se profiler pour la période de Pâques, attribuable aux mauvaises récoltes qui ont des répercussions directes sur le marché du chocolat. Pour le moment, les fabricants épuisent leurs stocks de cacao acquis à des prix inférieurs, atténuant temporairement l’impact des prix dans les rayons. Cependant, cette crise risque de perdurer.
Une envolée des prix jusqu’en 2025
Une situation inquiétante pour Sergey Chetvertakov, analyste des marchés du cacao et du sucre chez S & P Global, qui pointe du doigt une « troisième année consécutive » où « l’offre de cacao est insuffisante ».
« La situation ne devrait pas s’améliorer dans un avenir proche », a souligné Sergey Chetvertakov. Les spécialistes, dans une note citée par Bloomberg, prévoient une envolée du prix de la tonne « jusqu’au second semestre 2025 ». La barre des 7 000 dollars pour une tonne pourrait être franchie, « si les perspectives de production en Afrique de l’Ouest restent sombres ».
Moctar FICOU / VivAfrik