La troisième édition du Kilimandjaro Top Managers (KTM), dont l’objectif est d’amener les dirigeants africains au sommet de la performance financière et sociétale avec le Label RSE Afrique, a eu lieu en avril dernier sous le terme « Management des Ressources Humaines, facteurs interculturels et performance des entreprises dans le contexte africain ».
A l’issue de cette manifestation, nous avons réalisé une enquête auprès des 80 participants (dont la moitié a répondu au questionnaire) sur l’appréciation du KTM, le Label RSE Afrique et les besoins en RSE.
Les résultats disponibles ici, permettent de tirer plusieurs conclusions.
Pour la promotion du KTM, la newsletter (avec plus de 30 000 abonnés) et les 200 cartons d’invitations transmis à chaque édition sont les meilleurs outils de communication.
73 % des participants constitués principalement des Directeurs Généraux et des Responsables des Ressources Humaines ont été satisfaits de la rencontre.
Cependant, 12 % n’ont pas bien cerné le contenu du sous-thème « Management Interculturel et culture d’entreprise dans le contexte africain »
Celui sur la « Stratégie de mobilisation des Ressources Humaines pour la performance des entreprises » mérite encore d’amples explications. En effet, tandis que 2 % des participants évoquent la non compréhension de ce sous-thème, 27 % ne se prononcent pas. Près du tiers des DG et DRH présents au KTM ne sont donc pas convaincus du rôle des salariés dans la performance de leur entreprise.
Raison pour laquelle le processus de recrutement dans une logique de RSE, la motivation des employés notamment des PME et la vision stratégique partagée sont leurs principales propositions de thématiques à développer lors des prochaines éditions.
Dans le cadre du Label RSE Afrique, les participants au KTM estiment donc que son adaptation au contexte africain passe par sa capacité de prise en compte des éléments culturels africains et des compétences interculturelles pour la création d’une culture d’entreprise propre et le développement de l’esprit d’équipe.
Il s’agit des problématiques très importantes sur lesquelles l’Institut Afrique RSE prendra le temps nécessaire pour la mobilisation des parties prenantes.
Cette importance se justifie également par le tiers des cadres et dirigeants, présents au KTM, encore à convaincre sur l’intérêt du Label RSE Afrique pour leur entreprise.
Au-delà de ce Label, la sensibilisation des responsables du secteur privé africain sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises est un processus à accélérer. En effet, tandis que 41 % des participants au KTM mentionnent l’absence d’engagement RSE de leur entreprise, 22 % ne se prononcent pas.
Difficile en effet pour les entreprises africaines d’implémenter la RSE si elles n’ont pas bien compris la notion et encore moins son intérêt pour leur business.
D’ailleurs, sur les quatre définitions de la RSE proposées aux participants, la majorité la considère d’abord comme « un ensemble d’obligations légales » loin devant « un processus de collaboration avec les parties prenantes de l’entreprise », « une démarche volontaire de prise en compte des facteurs sociaux et environnementaux » et enfin « un outil d’amélioration de la performance globale de l’entreprise » qui occupe la dernière place.
De plus, la majorité des managers estime que l’engagement dans une démarche RSE engendre des dépenses supplémentaires. Elle peut, selon eux, dans une moindre mesure augmenter le volume d’affaires et attirer les investisseurs.
Le manque de ressources financières et l’absence des compétences sont les principales difficultés évoquées pour la mise en œuvre de la RSE dans les entreprises africaines.
Pour 38 % des DG et DRH, la formation est actuellement le principal besoin en RSE suivie par l’élaboration d’une charte ou d’une politique (22 %) et la réalisation d’un audit (18 %).
Face à ce constat, l’Institut Afrique RSE poursuivra le renforcement des capacités des cadres et dirigeants africains en organisant les 18 et 19 novembre à Douala au Cameroun, une formation sur la conception, la mise en œuvre et le suivi d’une stratégie RSE avec un focus particulier sur les études de cas et témoignages d’entreprises.
Thierry TENE,
Associé et Directeur de l’Institut Afrique RSE