Vers un classement de la forêt de Matam (Sénégal) de près de 2 000 hectares

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Au Sénégal, la Commission régionale de conservation des sols a recommandé le classement de la forêt de Matam, d’une superficie de 1 985 hectares, a informé son président, le gouverneur de cette région du nord du Sénégal.

De l’avis de Mohamed Moctar Watt, « la demande de classement se justifie à travers un ensemble de considérations. C’est une formation végétale que nous avons dans une région qui a longtemps souffert de la péjoration climatique et où l’essentiel du couvert végétal a disparu. Avec tout ce que nous avons ici, qui constitue aussi une enclave verte, nous devons d’engager les diligences nécessaires pour la préserver ».

Prenant part, jeudi, à une réunion de présentation du projet de classement tenue à Matam, en présence de l’inspecteur régional des Eaux et forêts et de plusieurs parties impliquées, il a soutenu que l’espace en question « est une forêt galerie qui apparaît comme un poumon vert pour les deux grandes communes de Matam et de Ourossogui ».

Il s’agit aussi d’une formation végétale aujourd’hui menacée, non seulement par le fait de la péjoration climatique, « mais surtout par l’action de l’homme », a ajouté le chef de l’exécutif régional.

Poursuivant son speech, il a relevé qu’« il y a en fait des coupes abusives qui sont l’œuvre de la population locale pour leurs besoins domestiques. Au-delà de cela, on est en train de défricher et de déboiser pour satisfaire une demande agricole. C’est pour cela que nous avons jugé utile de les devants, d’être proactifs en vue de proposer le classement de cette formation forestière ».

Selon le gouverneur, le projet sera accompagné d’un plan d’aménagement, afin que le projet ne soit pas source de conflits entre les communautés riveraines et les initiateurs du classement.

Il a en outre souligné que la forêt, qui fait partie de la municipalité d’Ogo et est située entre les communes de Matam et de Ourossogui fait également face à d’autres menaces telles que l’étalement urbain et d’autres formes d’exploitation qui s’exercent à l’intérieur de la zone.

Toutefois, « le classement se fera à l’exclusion des superficies consacrées à l’exploitation agricole », a précisé le président de la Commission régionale de conservation des sols, assurant que « la demande de classement ne s’opposera pas à l’exercice du droit d’usage par les populations à l’intérieur de cette formation forestière, à travers le prélèvement de bois mort et d’autres activités liées au maraîchage, à la pêche et la cueillette de fruits forestiers ».

De son côté, le commandant Daouda Ndiogou, inspecteur régional des Eaux et forêts de Matam, a souligné que ce projet de classement est parti du constat, que ce poumon vert entre les communes de Matam et Ourossogui « doit être préservé ».

« Cet espace est un écosystème qui joue un rôle de régulation et permet de lutter contre l’érosion éolienne et hydrique, de protéger les ouvrages. Il sert également d’habitat pour la faune et à la lutte contre le réchauffement climatique. Avec son classement, on pourra avoir, entre les deux communes un climat favorable, d’autant que cette forêt présente un biotope et une biocénose favorables », a indiqué M. Ndiogou, concluant que, actuellement, la région de Matam compte sept forêts classées, dont celle de Diamel.

Moctar FICOU / VivAfrik

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