Energies renouvelables africaines : plus qu’un nouveau marché, une révolution !

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Même si le prix du baril de brut est exceptionnellement bas, dans les régions très ensoleillées d’Afrique, les grandes centrales solaires commencent à rivaliser avec les énergies fossiles. Elles deviennent de plus en plus compétitives, surtout si l’on tient compte du coût écologique des émissions de CO2 générées par les technologies thermiques.

Mais là où la technologie solaire devient franchement révolutionnaire, c’est lorsqu’elle permet de lutter contre la pauvreté de manière efficace et immédiate.

Lorsqu’il s’agit de fournir en électricité des zones rurales, la rentabilité des mini-centrales ne se mesure plus seulement au prix de revient du kilowatt/heure. Il faut prendre en compte les économies importantes en termes d’infrastructures et de pertes de puissance qu’implique un raccordement au réseau national sur des dizaines, et parfois des centaines, de kilomètres. Il faut également intégrer le fait que ces mini-centrales apportent aux localités concernées l’alimentation électrique des ménages et des lieux communautaires (lieux de culte, postes de sante, écoles etc.), l’accès à l’eau potable, la possibilité de transformer ou de conserver les récoltes, de pasteuriser le lait ou encore de créer des micro-entreprises. Elles créent de l’emploi et évitent l’exode rural.

Partout en Afrique commencent également à fleurir des initiatives privées, des innovations, des trésors d’ingéniosité pour permettre aux familles les plus modestes d’accéder à l’électricité. Pour quelques dizaines d’euros, un simple kit solaire ouvre des perspectives infinies à toute une communauté familiale. Grâce à l’éclairage, les enfants peuvent enfin faire leurs devoirs en rentrant de l’école. Les enseignants le constatent : la progression des résultats scolaires est souvent spectaculaire. Les familles peuvent recharger les téléphones mobiles, bénéficier des services de m-money ou de télémédecine, s’informer, communiquer…

L’Afrique n’avait pas connu d’investissement aussi rentable, ni de bouleversement aussi profond depuis l’arrivée du téléphone cellulaire, il y a de cela 25 ans.

Thierno Bocar TALL,
PDG de la Société Africaine de Biocarburants et des Énergies Renouvelables (SABER)

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