La vanille malgache en quête de preneur

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70 des 90 exportateurs de vanille agrémentés à Madagascar ont répondu à la convocation du ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation, Edgard Razafindravahy, lundi 6 février 2023. Réunis autour d’une même table, les grands opérateurs du secteur ont exposé leurs visions – divergentes – pour tenter d’enrayer cette nouvelle crise qui sévit dans la filière, à savoir la mévente de gousse noire si l’on sait que depuis l’ouverture de la campagne en novembre 2022, Madagascar a exporté presque dix fois moins de vanille que l’année dernière à la même période.

En effet, les exportateurs ne se précipitent pas pour acheter de la vanille préparée. De leur côté, les acheteurs internationaux boudent la vanille malgache. Cette table ronde sera une occasion pour les deux parties de plancher sur la manière de résoudre dans les plus brefs délais ce problème. Une première étape de négociation a été suivie d’une autre table ronde. « On va régler la situation rapidement », a déclaré le ministre Edgard Razafindravahy lors d’une brève entrevue avec la presse.

Depuis la libéralisation du commerce de la vanille, en 1995, cette crise subie par la filière était unique en son genre, de par sa nature, a rappelé Georges Geeraerts, président du Groupement des exportateurs de vanille de Madagascar.

« Cette troisième crise est due à l’existence d’un marché parallèle qui a été créé puis exacerbé à Madagascar même entre exportateurs qui suivent la règle et d’autres qui la contournent. Ce qui a été clairement énoncé par les exportateurs, ce n’est pas plus de contrôle, mais plus de respect des règles. Mais maintenant, pour imposer ce respect des règles, je ne vois pas comment on pourrait le faire sans contrôle », a-t-il souligné.

Et cette règle en question, c’est le fameux prix de vente minimum dicté par l’État, de 250 $ le kilo, « un prix, fruit d’un long processus de concertation avec les acteurs de la filière », rappelle le ministère. En off, certains concèdent que durant l’Assemblée, trois groupes se sont nettement dessinés. Ceux qui sont pour la libéralisation totale des prix, ceux qui souhaitent une baisse du prix plancher et ceux, apparemment majoritaires, qui prônent le maintien du prix de 250 $ le kilo, a signalé la correspondante de Radio France internationale (RFI) à Antananarivo, Sarah Tétaud.

Pour Edgard Razafindravahy, « Les échanges qui ont été faits, c’est pour trouver des solutions adéquates par rapport à tout ce qui se passe maintenant avec la filière vanille. Là, nous sommes en train d’appliquer les réglementations pour tous pour qu’il n’y ait pas un exportateur lésé sur la filière. On prendra donc acte de ce qui a été dit et on reviendra, mercredi [8 février 2023], ici, pour donner les solutions, pour gérer la filière vanille à Mada ».

Pour beaucoup, la reconquête de la confiance des acheteurs internationaux doit passer par un assainissement sans complaisance de la filière, quitte à retirer bon nombre d’agréments. Plusieurs mesures devraient être annoncées dans la journée du 8 février 2023.

Moctar FICOU / VivAfrik

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