Les chiffres sont inquiétants : 160 000 mégawatts (Mw) (l’équivalent de l’Allemagne) sont aujourd’hui raccordés au réseau en Afrique, dont les deux tiers en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Le reste ne représente que 53 000 Mw, soit l’équivalent du Portugal. Au total, près de 650 millions de personnes sont privées d’électricité en Afrique subsaharienne, selon les récentes données de la Banque mondiale. Et encore ces chiffres seraient minorés selon les spécialistes, car il ne suffit pas en effet de vivre dans une ville où le réseau électrique est disponible, il faut aussi avoir les moyens d’accéder à ce réseau à un prix abordable. « Pour les pays africains, la question de l’énergie reste un enjeu vital parce qu’il ne peut y avoir d’industrialisation et de développement sans accès à l’électricité (…) L’Afrique ne peut continuer à éclairer les autres continents grâce à ses ressources en restant elle-même dans l’obscurité », s’est désolé le président sénégalais Macky Sall à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le 21 septembre dernier et rendu publique par afrique.lepoint.fr. Preuve que ce sujet est crucial, l’organisation internationale a fait de l’accès à l’énergie, l’un des objectifs de développement durable adoptés en septembre 2015.
En 2016, 3 Africains sur 4 n’ont pas accès à l’électricité. Selon les données de la Banque mondiale, moins de 10 % de la population dispose de l’électricité dans certains pays comme le Tchad, la République Démocratique du Congo ou encore le Malawi. La Côte d’Ivoire, première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, affiche tout juste un taux de 26 %. Sur les 54 pays que compte le continent, seulement 19 pays dépassent les 50 %, à l’instar du Sénégal, du Ghana ou encore de l’Afrique du Sud.
(Source : données 2016 de la Banque mondiale)