Le Sénégal accélère la cadence dans la course aux énergies renouvelables, quatre centrales solaires inaugurées en 2017 !
Après l’inauguration de Senergy 2, jadis, la plus grande centrale solaire d’Afrique de l’Ouest avec 75 000 panneaux photovoltaïques produisant 20 mégawatts (Mw), 12 jours après le pays inaugurait une autre centrale, riche de 11 000 panneaux supplémentaires et produisant 22 Mw d’énergie solaire, à Malicounda dans le département de Mbour, à 84 km de Dakar. La centrale est implantée sur 100 hectares, dont 45 sont aujourd’hui aménagés. Soit 86 000 panneaux solaires qui s’étendent à perte de vue. La centrale fournira chaque année 22 Mw au réseau national, elle bénéficie de la technologie du groupe italien Solaria qui permet la conversion directe des rayons du soleil en électricité. Une production d’énergie représente la consommation d’environ 9 000 concessions.
Le Sénégal ne compte pas s’arrêter en si bon chemin du développement des énergies renouvelables. En effet, le gouvernement à travers le Plan Sénégal émergent (PSE) s’est fixé comme objectif de produire 20 % d’énergies renouvelables pour 2017 et a tenu son pari, grâce à la mise en valeur progressive d’un potentiel d’énergie solaire impressionnant. Le pays vise désormais 23% d’énergies renouvelables d’ici fin 2018 dans son mix-énergétique selon le premier ministre Abdallah Boun Dione.
Un véritable arsenal de centrales solaires en 2017
Il y aura d’abord Santhiou Mékhé (région de Thiès) 29,5 Mw, puis Kahone (région de Kaolack) 20 Mw, ensuite Sakal (région de Louga) 20 Mw et finalement Diass (région de Dakar) 15 Mw. Soit au total 113,5 Mw qui viendront s’ajouter aux 821 Mw existants. A cette production solaire, il faudra aussi compter avec celle prévue de 150 Mw du futur parc éolien de Taïba Ndiaye.
Ces efforts viennent confirmer la volonté du Sénégal de devenir une plateforme de la production d’énergie verte dans la sous-région. Selon Issa Dione, la mise en service de ces centrales solaires va permettre la Senelec d’éviter de générer 175 millions de tonnes de C02 par an. Elle pourrait aussi entraîner une baisse des coûts de production pour le gouvernement qui, jusqu’en 2015, versait à la Senelec une subvention annuelle de plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa. L’entreprise publique pourra pour la première fois s’en passer grâce à la mise en service des centrales solaires photovoltaïques de Bokhol, Malicounda, Santhiou Mékhé et Ten Mérina.
L’ambition était de parvenir à un mix énergétique avec 20% d’énergies renouvelables en 2017
Dans l’objectif de faire de l’énergie propre pour réduire le coût du kilowattheure (kWh) et de fournir aux sénégalais de l’énergie électrique en qualité et en quantité, le solaire jouera un rôle important avec des coûts de production de plus en plus compétitifs. Aujourd’hui encore, 45 % des sénégalais n’ont pas accès à l’électricité. Un retard auquel le Président a souhaité remédier en projetant une participation à hauteur de 20% d’énergie renouvelable pour 2017 dans le mix énergétique.
Cette augmentation en capacité énergétique permettra sans doute à terme de diminuer aussi le coût de l’électricité pour les foyers sénégalais qui paient aujourd’hui l’une des factures d’électricité les plus élevées de la sous-région à environ 120 francs CFA le kWh (0,18 euro/kWh), soit le double du kWh ivoirien.
Si le virage solaire semble avoir été bien pris par le Sénégal, le 100% renouvelable n’est pas non plus pour demain reconnaît Stéphanie Mouen, chargée de projet énergie à l’AFD de Dakar. « La stratégie, c’est de soutenir les énergies renouvelables, mais on ne change pas un mix énergétique à 90% fossile du jour au lendemain.
Mais avec déjà quatre centrales solaires en activité, le Sénégal est en passe d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé à l’issue de la COP 21 : avoir 20% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique.
Aminata NDIAYE (Stagiaire) / VivAfrik