Un homme averti en vaut deux, dit l’adage. Cette maxime peut être transposée aux producteurs du Burkina Faso invités par la météo « à prendre des précautions pour faire face à des poches de sécheresse ». Cette invite fait suite à l’alerte lancée par la météo burkinabè vendredi 10 mai 2019 prévoyant une saison pluvieuse précoce et des poches de sécheresse dans certaines localités du pays.
S’exprimait lors d’une conférence de presse portant sur les prévisions pluviométriques, le Directeur général de l’Agence nationale de la météorologie-Burkina Faso, Kouka Ernest Ouédraogo s’est voulu catégorique. «La particularité de cette année, c’est surtout qu’on aura une saison de pluies précoce au niveau de certaines localités. Qui parle de saison précoce, dit que l’installation de la saison va être disparate au niveau des différentes régions. Il y a des précautions à prendre, parce que notamment on s’attend à des séquences sèches longues et cela peut impacter sur les semis».
De son côté, l’expert Ousmane Ouédraogo a laissé entendre : «durant la période juin-juillet et août 2019, il est prévu de cumuls pluviométriques normaux à tendance excédentaire sur la majeure partie du pays, excepté les régions des Cascades, du Sud-Ouest et l’extrême Sud-Ouest et le Mouhoun où l’on pourrait s’attendre à des cumuls pluviométriques déficitaires à tendance normale».
Poursuivant son speech, il précise que « les périodes juillet- août et septembre 2019, seront marquées par une situation similaire qu’en juin- juillet- août avec une partie de la région de la Boucle du Mouhoun qui pourrait connaître un déficit pluviométrique ».
Si l’on se fie à M. Ouédraogo, la saison pluvieuse débutera entre le 1er et le 20 mai 2019 dans la partie soudanienne et la moitié Sud de la zone Soudano-Sahélienne. La moitié nord de la zone Soudano-Sahélienne connaîtra le début de la saison pluvieuse entre le 1er et le 20 juin 2019 tandis que la partie Sahélienne sera à son tour affectée du 21 juin au 10 juillet.
«Sur l’ensemble du territoire, il est prévu une fin tardive avec une tendance normale de la saison agricole 2019. En référence aux dates climatologiques de fin de saison tardive sur le pays qui correspond à la période du 15 au 30 septembre pour la partie sahélienne ; du 1er au 20 octobre 2019 pour la partie soudano-sahélienne et après le 20 octobre pour la partie sahélienne», a en clarifié Ousmane Ouédraogo.
Abordant la durée des séquences sèches en début de saison, l’expert a notifié qu’il est prévu 7 jours de séquences sèches dans la zone soudanienne ; 11 jours, dans la zone soudano-sahélienne et 13 jours dans la zone sahélienne.
Pour sa part, Grégoire Baki a prodigué des conseils aux producteurs visant à faire face aux aléas climatiques. Il urge, selon l’expert de « privilégier les espèces et variétés résistantes au déficit hydrique, d’adopter des techniques culturales de conservation de l’eau notamment sur les sols durs et de diversifier les activités génératrices de revenus et de promouvoir le maraîchage et l’agroforesterie pour pallier au déficit de production qui pourrait toucher les localités exposées aux séquences sèches ».
En outre, préoccupé par les risques de maladies, il a appelé à « diffuser des informations d’alertes sur les maladies à germes climato-sensibles, en collaboration avec les services de météorologie et de santé ; qu’on mette en place des stocks de moustiquaires, d’antipaludéens, des produits de traitement de l’eau et renforcer la vigilance contre les phytopathologies et les ravageurs des cultures (chenilles légionnaire et d’autres insectes nuisibles) ».
Concluant son speech, il a recommandé aux agriculteurs, éleveurs, autorités, projets, ONG et OP de favoriser aux producteurs un accès facile aux semences améliorées susceptibles de boucler leur cycle avant la fin de la saison et de tirer profit de l’exploitation des eaux disponibles, à travers la promotion de l’irrigation, des cultures de décrue et de l’aquaculture.
Moctar FICOU / VivAfrik