« Le Sénégal s’est engagé très tôt et résolument dans la protection et la conservation de la mégafaune marine, composée de créatures majestueuses et fascinantes telles que les dauphins, les requins, les tortues marines et bien d’autres espèces fréquentant ses eaux et ses côtes sur le triple plan national, régional et international», a souligné le directeur de cabinet du ministre sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, alertant sur la quantité de tortues capturées le long de la côte atlantique.
Cette protecrion est due au « rôle vital » de ces espèces sur la vie humaine. Aux yeux de Fodé Fall, cette mégafaune marine est un trésor naturel d’une valeur inestimable, elle incarne la grandeur et la complexité de nos océans.
« Au-delà de leur beauté et de leur présence emblématique, ces espèces jouent un rôle vital dans l’équilibre de nos océans. Elles maintiennent la santé des écosystèmes marins en régulant les populations, en contribuant à la circulation des nutriments et en influençant la diversité des espèces », a dit le responsable Sénégalais qui s’exprimait lors de l’ouverture des travaux de la Semaine de la mégafaune marine qui prendra fin jeudi 7 septembre 2023 à Saly Portudal à Mbour, une ville de l’Ouest du Sénégal, située sur la Petite-Côte, à environ 80 km au sud de Dakar.
« Au niveau national, des dispositions du code de la Chasse et de la protection de la faune et du Code des Pêches maritimes protègent certaines de ces espèces telles les tortues marines (intégralement protégées), les dauphins et les requins et les raies», a-t-il renchéri, ajoutant qu’au niveau régional, le Sénégal est signataire du Mémorandum d’Abidjan depuis 2002.
Sur le plan international, Fodé Fall a informé que « le Sénégal a par ailleurs ratifié de nombreuses conventions internationales visant la protection de la mégafaune marine de manière générale, dont celle de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), de la CMS, de la CBD, de la CBI (Commission baleinière internationale), de Ramsar pour les zones humides internationales et des changements climatiques, entre autres ».
De manière spécifique, cette conférence des parties marque un moment décisif dans notre quête commune de préserver les tortues marines et leurs habitats fragiles. Le Mémorandum pour la conservation des tortues marines de la Côte Atlantique représente notre engagement commun envers la sauvegarde de ces espèces emblématiques qui jouent un rôle crucial dans l’équilibre de nos écosystèmes marins, a conclu le directeur de cabinet du ministre sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.
Pour sa part, le directeur exécutif du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM) a plaidé pour la « redynamisation » du secrétariat du mémorandum d’Abidjan sur la protection des tortues marines, lesquelles sont menacées, selon lui, par une exploitation excessive et une dégradation de leur habitat.
A cet effet, , Ahmed Senhoury, a laissé entendre : « nous plaidons pour la redynamisation du secrétariat chargé de la coordination de ce mémorandum et de la mise en œuvre de son plan d’action ». Il a aussi ajouté que le PRCM a manifesté la volonté de rendre opérationnel le mémorandum d’Abidjan sur la protection des tortues marines.
Depuis quelques années, la plupart des espèces de la mégafaune marine sont soumises à de nombreuses pressions humaines, telles que la surpêche et la pêche illégale, la réduction des habitats naturels, les pollutions sonores et plastiques ou le trafic maritime en croissance. Ce qui entraine leur déclin régulier et massif, a regretté M. Senhoury
A l’en croire, il est urgent d’inverser ce déclin faute de quoi cela pourra perturber les interactions entre espèces causant des conséquences négatives pour le fonctionnement des écosystèmes, la diversité biologique et les services écologiques, économiques et sociaux que ces espèces fournissent.
La Semaine de la mégafaune marine est organisée par le PRCM, une coalition d’acteurs travaillant sur les problématiques du littoral ouest-africain, au Cap-Vert, en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau, en Mauritanie, au Sénégal et en Sierra Leone.
La mégafaune en Afrique est riche et remarquablement diversifiée. Selon le patron du PRCM, le continent africain abrite un quart des 4 700 espèces de mammifères existant sur la terre, plus de 2 000 espèces d’oiseaux différentes, environ 2 000 espèces de poissons et près de 1 000 espèces d’amphibiens.
Moctar FICOU / VivAfrik